Pétrole : Bruxelles enquête sur une entente

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avec AFP

La Commission européenne a procédé mardi à des inspections surprise dans plusieurs entreprises présentes dans le secteur des services pétroliers et des biocarburants, qu'elle soupçonne d'entente illicite. Sont concernés le groupe pétrolier norvégien Statoil et les groupes britanniques Shell et BP qui ont admis séparément avoir subi des inspections. Ils se sont tous engagés à coopérer avec les autorités compétentes. Dans un communiqué, la Commission explique que même de petites distorsions du marché peuvent avoir "un impact énorme sur les prix du pétrole brut, les produits pétroliers raffinés et les transactions de biocarburants, portant préjudice potentiellement aux consommateurs".

Les violations soupçonnées, qui pourraient remonter à 2002, "sont liées au processus de fixation des prix de Platts", selon  Statoil qui est détenu à 67% par l'Etat norvégien. Platts est l'un des principaux fournisseurs mondiaux d'informations sur l'énergie, les produits pétrochimiques et les métaux. Il donne notamment des informations sur les prix dans ces secteurs."La Commission s'inquiète des éventuelles collusions entre plusieurs compagnies ... pour manipuler les prix d'un certain nombre de produits pétroliers et de biocarburants", selon le communiqué de Bruxelles. En plus, selon la Commission, ces firmes "pourraient en avoir empêché des sociétés concurrentes de participer au processus d'établissement des prix, en vue de distordre les prix publiés".

Les inspections ont eu lieu mardi dans deux Etats membres de l'Union européenne, a indiqué la Commission qui, comme à son habitude, n'a révélé ni les noms des pays concernés, ni ceux des entreprises mises en cause. A sa demande, une inspection a également été réalisée dans un pays de l'Espace économique européen par une autorité de surveillance européenne, a poursuivi la Commission. L'Espace économique européen regroupe les 27 de l'UE ainsi que l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein. Il s'agit dans ce cas de la Norvège avec le groupe Statoil.

Si ces faits sont avérés, ils sont en violation avec les règles européennes en matière de concurrence qui sanctionnent les ententes et les abus de position dominante, rappelle la Commission, gardienne de la concurrence en Europe.