Pacte de responsabilité: les syndicats dénoncent des contreparties insuffisantes

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www.boursier.com , modifié à
De leur côté, les entreprises ont salué, avec prudence, les détails concernant les baisses de charges notamment.

A l'issue des annonces faites par François Hollande mardi lors de sa conférence de presse notamment autour du pacte de responsabilité, les chefs d'entreprises ont salué les promesses avec prudence, alors que les syndicats ont fait part de leur déception. Satisfaction prudente des entreprises Parmi les principes fondamentaux du pacte énoncés, figurera une baisse des charges qui se traduira avant 2017, par la fin des cotisations familiales pour les entreprises. La CGPME estime que "cela marque un cap à inscrire plus largement dans une réflexion sur le mode de financement de la protection sociale actuellement basé à 77% sur les revenus du travail". De son côté, le Medef se montre prudent. "Nous sommes dans l'acte I : le constat partagé sur les trop faibles marges des entreprises françaises", a déclaré ce matin en conférence de presse son président, Pierre Gattaz, d'après les propos rapportés sur Twitter. "Il faut passer à l'acte II : Nature des réformes structurelles annoncées ? Va-t-on gravir l'Everest ou la Butte aux cailles ?", a-t-il ajouté. En outre, Pierre Gattaz souhaite obtenir des précisions avant le 21 janvier. Pour compenser, les 30 milliards d'euros pris en charge jusque là par les entreprises pour la branche famille de la Sécu, le gouvernement s'engage à réaliser 50 milliards d'euros d'économies sur trois ans. La CGPME félicite cette décision, tout en indiquant qu"'il conviendra tôt ou tard de poser clairement la question du poids de la fonction publique". Contreparties "aléatoires" Le ton n'est pas du tout le même du côté des syndicats, même si le chef de l'Etat a fait savoir qu'un observatoire des contreparties serait mis en place, avec des objectifs chiffrés d'embauches fixés par les partenaires sociaux. La CGT regrette que François Hollande n'ait pas "précisé le périmètre, la composition et les critères", alors que FO juge le système plus "qu'aléatoire". "Il distribue donc d'abord l'argent au patronat et confie à d'autres et dans un horizon incertain, le soin d'en fixer la conditionnalité", ajoute la CGT, qui s'oppose par ailleurs au désengagement des entreprises de la solidarité nationale. La CFDT est plus mesurée mais se veut prudente. "Elle exigera des engagements précis et chiffrés de la part du patronat (...) Ce pacte ne peut fonctionner que s'il est structuré par un dialogue social renforcé. Il appartiendra à tous, gouvernement, patronat et syndicats, d'en faire la démonstration dans les semaines qui viennent", prévient-elle. Le pacte sera lancé officiellement le 21 janvier. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault recevra dans les jours suivants les partenaires sociaux.