PSA : une aide "aux patrons de l'auto"

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AW avec Fabien Cazeaux , modifié à
A Aulnay-sous-Bois, le vaste plan de soutien à la filière automobile fait tiquer les syndicats.

Les 8.000 suppressions d'emploi chez Peugeot ? "Inacceptable", a jugé François Hollande le 14 juillet. Le gouvernement tente donc de faire pression sur le constructeur pour qu'il revoie son plan. Des discussions avec les syndicats et la direction doivent avoir lieu cette semaine.

Mais l'Etat prépare également un vaste plan de soutien à la filière automobile qui sera présenté le 25 juillet en Conseil des ministres. La perspective d'allouer de l'argent public pour soutenir l'automobile passe très mal à l'usine PSA d'Aulnay.

En effet, si certaines des premières pistes à l'étude font consensus – comme  le retour en grâce du bonus-malus écologique ou la simplification de l'accès au crédit auto pour les particuliers - d'autres font grincer des dents les salariés.

"Je suis choqué"

"Je suis choqué quand j'entends le gouvernement prêt à donner de nouvelles aides avec nos impôts à nous les salariés aux patrons de l'automobile", s'insurge ainsi Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, encore sous le choc de l'annonce de la fermeture. "Peugeot repose sur un matelas de près de dix milliards d'euros. Le problème de Philippe Varin, le PDG, c'est qu'il ne veut pas taper dans cette réserve pour assurer le fonctionnement quotidien de l'entreprise", dénonce-t-il au micro d'Europe1.

Cette sécurité financière de 10 milliards n'est pas un luxe, plaide de son côté Philippe Varin. Il dit s'attendre à de grosses difficultés, un "tsunami" commercial dans les prochaines années.

D'après certains syndicats de PSA, une négociation pourrait s'ouvrir dans la semaine entre l'Etat et les constructeurs : mesures de soutien public, contre concessions du constructeur sur son plan de suppressions d'emplois. Philippe Varin sera reçu mercredi par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.