PSA se rapproche de General Motors

PSA-Peugeot Citroën a connu une année 2011 difficile.
PSA-Peugeot Citroën a connu une année 2011 difficile. © MaxPPP
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avec Martial You et AFP , modifié à
Le ministre du Travail a confirmé que le groupe français était en discussion avec l'Américain.

Une alliance pour pouvoir se développer à l’international ? Le groupe français PSA Peugeot-Citroën est en train d’examiner "des projets de coopérations et d’alliances", à propos desquels "des discussions sont en cours". D’après LaTribune.fr, il pourrait s’agir d’un projet d’union avec le géant américain et numéro un mondial General Motors, ce que le groupe français ne confirme pas, précisant à propos des discussions en cours : "il n’y a aucune certitude qu’elles aboutissent". Xavier Bertrand, le ministre du Travail, s'est montré quant à lui plus affirmatif au micro d'Europe 1.

"Le président du groupe [PSA] m'a informé hier soir de ces discussions pour un partenariat stratégique et m'a dit que c'était une bonne nouvelle pour le groupe", a rapporté Xavier Bertrand. D’après LaTribune.fr, les discussions entre General Motors et PSA, "entamées il y a plusieurs mois", sont "entrées dans leur phase finale". Leur but : créer une "alliance" et pas simplement des coopérations ponctuelles. Le mariage pourrait être officialisé début mars, lors du Salon de l’automobile de Genève, précise LaTribune.fr.

Une alliance qui pourrait peser lourd

Cette alliance avec un groupe globalement deux fois plus gros que le Français pourrait propulser PSA de la huitième place mondiale à la première grâce à ce nouvel ensemble pesant pas moins de 12 millions de véhicules. L'alliance avec General Motors ne serait pas une fusion mais se ferait sur le modèle de celle entre Renault et Nissan, car la famille Peugeot, qui détient 30,3% du capital, tient à rester actionnaire majoritaire. Ce point serait garanti par le groupe américain.

Une source proche du dossier a confié à Europe 1 que les effectifs ne seraient pas impactés dans l'immédiat. Ce qui signifie que le calendrier pour l'usine d'Aulnay ne changerait pas, même si un tel rapprochement ne laisse pas beaucoup de perspectives pour le site après 2014.

Une alliance avec Mitsubishi enterrée

En janvier, PSA, qui a connu une année 2011 difficile, s’était déjà dit "ouvert" à une alliance avec un autre constructeur, tout en démentant des rumeurs dans la presse italienne concernant un rapprochement avec Fiat-Chrysler. Il y a deux ans, le numéro un français du secteur avait tenté de s’allier au Japonais Mitsubishi, sans succès. Le projet avait été enterré en mars 2010, notamment, d’après la presse, en raison de réticences de la famille Peugeot.

Le contexte est aujourd’hui différent : PSA vient d’annoncer des résultats décevants pour 2011, avec un bénéfice net divisé par deux, à 588 millions d’euros. En 2010, le groupe avait pourtant réussi à repasser dans le vert, après deux années de pertes consécutives imputables à la crise. Les ventes de PSA ont fortement souffert en 2011 : plombées par la mauvaise santé du marché automobile en Europe, elles ont reculé de 1,5% dans le monde.

De nouveaux marchés pour PSA

Le groupe souhaite en outre se développer à l’international. Il est en manque de financement et se retrouve un peu isolé face aux poids lourds du secteur. Une alliance avec General Motors lui ouvrirait les portes de marchés juteux en Amérique du Sud, en Inde et en Chine.

Une telle alliance permettrait en outre à General Motors, très performant en Amérique du Nord, de se relancer sur le marché européen, où sa filiale Opel ne suffit pas à freiner la baisse de ses parts de marché. General Motors a également du mal à écouler des petits modèles, ce qui est justement le point fort des marques françaises, et donc de Peugeot-Citroën.