On a testé le Twizy de Renault

© Europe 1 Etienne Guffroy
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Etienne Guffroy , modifié à
Un véhicule urbain, tout électrique, pour deux. C’est le pari audacieux de Renault. Séduisant, mais pas gagné.

Renault lance ce mois-ci la commercialisation de Twizy, un drôle d’engin sur quatre roues. Ce n’est ni une voiture, ni un scooter. Europe1.fr a tenté pour identifier l’ovni Twizy. Découvrez les résultats de notre test.

Qu’est-ce que c’est ? Concrètement, Twizy appartient à la catégorie des quadricycles, un terme qui désigne  à la fois les "Rosalies" que l’on peut louer l’été au bord de mer et les voitures sans permis, qui font le bonheur de ceux qui ont perdu tous leurs points. Mais l’engin ne ressemble ni à l’un, ni à l’autre. Twizy, c’est un véhicule à quatre roues doté d’un moteur électrique situé à l’arrière. Il peut embarquer deux personnes en tandem : le passager est assis derrière le conducteur, comme sur une moto ou un scooter. Il possède deux portes, en option pour ceux que cela rassurerait. Elles s’ouvrent en élytre, comprenez « à la verticale ». Mais ne cherchez pas la poignée pour remonter les vitres. L’engin n’en possède pas.

C’est pour qui ? Du point de vue de la législation, presque pour tout le monde. Twizy existe en deux motorisations : avec ou sans permis. La première vous propulsera à 85 km/h maxi. La batterie vous permet de parcourir jusqu’à 80 km sans être rechargée dans des conditions de circulation urbaines. L’autonomie chute à environ 55 km si vous roulez pied au plancher.

La version dite "45" s’adresse aux personnes à partir de 16 ans qui ne possèdent pas de permis. Elle ne dépasse pas les 45 km/h comme son nom l’indique.

photo twizy1

Avec ses 2,34 m de long et son 1,24 m de large, l’engin se faufilera facilement en ville et peut se garer perpendiculairement au trottoir, comme un scooter. On le destine donc spontanément à un usage urbain. Mais attention, même s’il est autorisé à rouler sur le périphérique parisien, sa largeur l’empêchera de passer entre deux files de voitures.

Totalement silencieux, strictement non polluant (zéro grammes de CO2 au kilomètre), on l’imagine aussi en petite voiture de résidence secondaire de bord de mer ou rejoignant une flotte de loueur de vélos sur une île touristique. Il pourra également servir de troisième voiture destinée aux grands ados dans les familles où les deux-roues font peur.

Ca se conduit comment ? C’est facile et c’est fun… Facile parce que c’est un véhicule électrique : un volant, deux pédales seulement, l’accélérateur et le frein. Pas de vitesse à passer et pas d’embrayage. Vous mettez le contact, vous enclenchez la position marche avant ou marche arrière, vous appuyez sur l’accélérateur et c’est parti. Ca part même très vite, un peu comme une auto-tamponneuse.

C’est donc amusant et ce n’est sans doute pas un hasard : le châssis et le moteur ont été mis au point par les équipes de Renault sport. Grâce à la batterie de près de 100 kilos située sous le siège du conducteur, le centre de gravité est très bas et l’engin très stable. Même si au début on hésite un peu, très vite, on se rend compte qu’on peut le pousser dans les virages, dans les rond-points et comme il est ouvert sur la route, la sensation de vitesse est tout de suite là.

C’est dangereux ? Sur la route, le risque zéro n’existe pas. Mais le constructeur a fait de la protection des passagers un enjeu du projet. Le châssis a été conçu comme une cellule de sécurité. Le port du casque n’est pas nécessaire. Le conducteur est protégé par une ceinture quatre points et un airbag. Le passager dispose, lui, d’une ceinture trois points.

Attention aux piétons : ils ne vous entendront pas arriver car le véhicule ne fait aucun bruit au ralenti, comme tous les véhicules électriques. A vous de signaler votre présence en actionnant un petit signal sonore ou en interpellant (poliment) la personne. Ca peut même être un bon moyen d’engager la conversation…

C’est quoi le hic ? A priori, recharger l’engin est simple : la prise située dans le pare-chocs avant se branche sur n’importe quelle prise de courant de 220 volts, comme une cafetière ou un fer à repasser. Comptez 3h30 pour faire le plein d’électricité. Encore faut-il posséder un garage ou une place de parking dotée d’un branchement.

Twizy peut circuler sur le périphérique parisien, mais pas sur l’autoroute. Un point qui pourrait faire réfléchir les Franciliens qui ont un petit bout d’autoroute à faire pour rejoindre leur lieu de travail.

Ce n’est pas une voiture ! Sachez-le, vous ne serez jamais totalement à l’abri de la pluie. Même si vous optez pour la version à portes, très utiles pour éviter les projections d’eau, il n’y a pas de vitres pour se protéger intégralement. Une "jupe" est d’ailleurs vendue en accessoire comme pour les scooters.

photo twizy2

Pas d’enfant à bord avant quatre ans ! Une réhausse peut être posée sur le fauteuil passager pour y installer un enfant de plus de 15 kg, mais pas question de placer un siège bébé en position dos à la route ou une nacelle.

Des espaces de rangement réduits. Les boîtes à gants et le rangement situés derrière le siège passager – verrouillables à l’aide d’une clé - sont très limités. Au mieux, on pourra y loger un petit ordinateur portable.

Est-ce que ça va se vendre ? Bien malin qui peut prédire avec certitude le destin de Twizy. Renault reste très discret sur le nombre de d’unités qui sortiront de ses chaînes de production situées à Valladolid, en Espagne. Le constructeur est encore moins bavard concernant ses objectifs de vente.

A partir de 6.990 euros en version sans permis et de 7.690 euros pour le modèle avec permis, Twizy propose une offre intéressante en tout cas face aux micro-citadines et aux scooters. A ce prix, il vous faudra ajouter l’assurance, le montant de la révision annuelle (environ 50 euros) et la location de la batterie facturée 50 euros par mois. Un tarif qui comprend l’assistance gratuite en cas de panne sèche.