Moody's menace le triple A de la France

L'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie, Malte ont été dégradés par Moody's.
L'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie, Malte ont été dégradés par Moody's. © MaxPPP
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avec agences , modifié à
Dans le même temps, l'agence de notation a abaissé lundi soir la note de six pays européens.

Plusieurs pays européens sont de nouveau dans le viseur des agences de notation. Un mois jour pour jour après la dégradation de la note de la France par Standard & Poor's, l'agence de notation Moody's a placé lundi sous perspective négative le triple A français. Le ministre français des Finances, François Baroin a "pris acte" de la décision de l'agence en jugeant qu'elle était liée aux "risques pesant sur la zone euro". La note de six autres pays européens a d'ores et déjà été abaissée.

L'Italie et l'Espagne dégradés

Moody's a indiqué, dans un communiqué avoir abaissé la note de solvabilité de l'Italie d'un cran, à "A3", celle du Portugal d'un cran à "Ba3", et celle de l'Espagne de deux crans à "A3". La Slovaquie et la Slovénie sont, elles, sanctionnées par un abaissement de note d'un cran, à "A2", et Malte voit sa note abaissée d'un cran également, à "A3".

L'agence américaine a attribué une perspective "négative" au "Aaa" de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Autriche. En clair, ces trois pays ne sont pas dégradés mais restent sous la menace d'un abaissement de leur notation de crédit.

Zone euro, les programmes d'austérité, la Grèce

Plusieurs raisons sont avancées par l'agence pour justifier ces décisions. La première est "l'incertitude entourant les perspectives de réformes structurelles du budget et de l'économie de la zone euro", ainsi que "les ressources qui seront mises à disposition pour faire face à la crise".

Autre facteur d'explication selon Moody's, "le fait que les perspectives pour l'économie européenne sont de plus en plus médiocres, ce qui menace la mise en œuvre des programmes d'austérité et les réformes structurelles nécessaires pour promouvoir la compétitivité".

Enfin, cette annonce de Moody's intervient au lendemain du vote en Grèce du programme d'austérité exigé par les créanciers du pays. La décision de Moody's tient compte "des pressions de crédit susceptibles d'exacerber la sensibilité des finances publiques de ces Etats et leurs programmes d'austérité à toute nouvelle dégradation de la conjoncture économique et de la situation financière européennes", écrit l'agence.

4,5% du PIB en 2012

Moody's, qui avait déjà prévenu le 16 janvier qu'elle examinait la perspective française, veut faire passer un message : pour conserver sont triple A, la France et les pays européens doivent faire en sorte de mettre en œuvre le plus rapidement possible leurs réformes économiques et budgétaires, tout en favorisant la croissance.

En France, les engagements de réduction du déficit public ont été confirmés la semaine dernière, à 4,5% du PIB fin 2012 et 3% en 2013. Mais la Cour des comptes a estimé qu'à peine 10% de l'effort total qui doit permettre de ramener à zéro le déficit structurel de la France - en 2016 d'après Bercy - avait été accompli l'an passé.