Mobilisation des agents de Pôle Emploi

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avec Fabien Cazeaux , modifié à
Entre 19 et 25% des agents se sont mis en grève pour protester contre les réductions d'effectifs.

Les salariés de Pôle Emploi ont lancé un "avertissement fort au gouvernement". C'est ce qu'a rapporté le Snu-FSU, premier syndicat du personnel, à la fin de la journée de mobilisation de mardi. En tout, ce sont 80 agences qui ont fermé toute la journée et près de 19% des agents de Pôle emploi selon la direction et 25% selon les syndicats se sont mobilisés.

Le mouvement a été toutefois moins suivie que lors de la grève du 20 octobre 2009 (35% à 40% de grévistes). Mais la mobilisation a été forte dans certaines régions : Basse-Normandie et l'Auvergne (43% de grévistes selon le Snu), Bourgogne (près de 40%), Bretagne (38%), Rhônes-Alpes (37%) et Aquitaine (34%).

Un "profond" malaise

Une grève générale lancée par quatre syndicats - le Snu-FSU, mais aussi le Snap, Sud et la CGT - pour protester contre les conditions de travail et d'accueil des demandeurs d'emploi. Les manifestants ont dénoncé notamment les prévisions de réduction d’effectifs de 800 postes par an, prévues dès 2011. Ils aussi ont notamment prôné "la défense des conditions de travail et l'embauche définitive de 'l'armée de précaires' qui représentent dans certaines des régions plus de 25% des effectifs", a rappelé le syndicat. 49.000 agents travaillent à Pôle emploi, dont 15% de précaires selon les syndicats.

Le malaise est "profond" et "grandit" chez les salariés de Pôle Emploi, ont assuré les syndicats. Depuis un an et demi et l'ouverture de Pôle emploi en janvier 2009 - après la fusion -, les agents se heurtent à une explosion de la charge de travail liée au nombre croissant de demandeurs d'emploi à inscrire et à suivre, et aux dysfonctionnements générés par le regroupement de l'ANPE avec les Assedic.

Un bug informatique

Dernier raté en date, celui du nouveau système informatique unifié. Un "superbug" selon les grévistes. Lundi, le déploiement "a été suspendu pour éviter un blocage complet", a indiqué la direction.

Depuis l'ouverture de Pôle emploi en janvier 2009, les agents se heurtent à des manipulations informatiques complexes, faute de système commun aux deux organismes qui ont fusionné. Pourtant, l'objectif du nouveau système, baptisé "Neptune", est d'unifier le travail des ex-agents ANPE et Assedic. Il est testé depuis plusieurs mois mais "il y a des incidents" selon la direction : "dans les quelques régions test, notamment Aquitaine et Poitou-Charentes".

"Pas l'explosion sociale"

Le directeur général Christian Charpy a reconnu le 18 mai dernier que "le climat reste tendu". Il a toutefois relativisé : "mais nous ne sommes pas au bord de l'explosion sociale", promettant d'aboutir cet été à un accord sur les conditions de travail et la prévention du stress. La négociation a pris du retard. Mardi, la direction a toutefois annoncé la pérennisation de 400 CDD en CDI.