Mieux vaut être conseiller Pôle Emploi en Corse que dans la Somme...

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Le suivi des chômeurs est très inégal selon les régions, d'après les données compilées par 'Le Monde'.

L'accompagnement des chômeurs est inégal selon les régions, révèle 'Le Monde' publiant pour la première fois une carte de répartition en France. Si la moyenne est de 116 suivis par conseiller et par mois, "l'écart varie de un à sept selon les agences", fait remarquer le quotidien. Au total, 2,37 millions de chômeurs étaient pris en charge au 1er septembre, par les 20.500 conseillers de Pôle emploi, selon les données des 'Echos'. De fortes disparités Mieux vaut être demandeur d'emploi en Corse que dans le Nord... A l'île Rousse, chaque conseiller Pôle Emploi avait sous sa responsabilité 32 chômeurs au 1er septembre, contre 192 à Douai. D'après les relevés effectués, l'île de beauté et l'Orne sont les départements les mieux lotis de France métropolitaine, alors que les plus en difficulté sont l'Aisne, la Creuse et la Somme. Sans surprise, les conseillers sont particulièrement surchargés en zones urbaines sensibles, alors que les agences de centre-ville sont souvent mieux dotées. 'Le Monde' précise que ces données ne tiennent pas compte des suivis "effectifs" et des conseillers travaillant à temps partiel. Au mois de mars dernier, le gouvernement avait justement annoncé la création de 2.000 CDI sous six mois, afin de renforcer les équipes des agences les moins avantagées. 70 chômeurs maximum pour le suivi renforcé Parallèlement à cette carte de France, 'Les Echos' ont dévoilé vendredi une étude interne de Pôle Emploi dressant le bilan de la nouvelle stratégie de suivi "différencié". Elle comprend trois niveaux, mais seuls 6% bénéficieraient de l'accompagnement renforcé. Pas moins de "3.000 conseillers sont en charge de ce public, avec des "portefeuilles" de 70 chômeurs maximum", note le quotidien économique. Le suivi "intermédiaire" concernerait 1,3 million de chômeurs (55?%) pris en charge par 12.400 conseillers. Enfin, reste 5.100 conseillers dédiés aux personnes les plus proches de l'emploi (934.000 personnes). Pour ceux là, les contacts sont très ponctuels. Des salariés sous pression Il y a quinze jours, les salariés ont une fois encore tiré la sonnette d'alarme suite au suicide d'un de leur cadre, le troisième en l'espace de six mois. "Dans un contexte de chômage de masse, et donc d'une augmentation exponentielle des charges de travail, il y a urgence à agir dans l'intérêt du personnel mais aussi des usager-e-s", écrivait le SNU Pôle Emploi.