Merveilleux et Prosaïque, le JARDIN (2)

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Les habitants des campagnes ont toujours entretenu des potagers et des vergers et mêlé dans leurs jardins l’utile à l’agréable. Mais le jardinage urbain ne devient un loisir populaire qu’au XIXème siècle. Les citadins se mettent au jardinage et ils le font de leurs mains, au contraire de la minorité qui, jusque là, avait les moyens financiers de payer des jardiniers de métier.

Les habitants des campagnes ont toujours entretenu des potagers et des vergers et mêlé dans leurs jardins l’utile à l’agréable. Mais le jardinage urbain ne devient un loisir populaire qu’au XIXème siècle. Les citadins se mettent au jardinage et ils le font de leurs mains, au contraire de la minorité qui, jusque là, avait les moyens financiers de payer des jardiniers de métier.

 

 

 

 

 

 

 

LES MAINS DANS LA TERRE ET LA TETE PLEINE DE REVES

 

D’ailleurs, pour ces citadins, tout le secret de l’engouement et du plaisir de jardiner tient à cela : travailler son coin de terre soi-même et à sa façon.

 

Jardiner, à la ville comme à la campagne

 

Plantons le décor de cet engouement. L’exode rural vers les villes croît de manière spectaculaire sous l’effet de l’industrialisation. Le corps médical dénonce l’insalubrité des conditions de vie de la majorité des citadins. Le corps politique est traversé d’énergiques mouvements réformistes. Une vision nouvelle s’impose : La ville est malsaine et corruptrice des mœurs. Les parcs publics et les jardins privés figurent parmi les instruments de cet assainissement physique et moral.

 

 

 

 

 

 

Grâce à Napoléon III et au baron Haussmann !

 

Sous leur impulsion, Paris est restructuré. On aménage des jardins publics, des squares, des promenades et on ouvre de nouvelles artères bordées d’arbres, dont les Champs-Élysées. Ils font réaménager le Bois de Boulogne, le bois de Vincennes, le parc Monceau, le Champ-de-Mars. Ils transforment les Buttes-Chaumont et Montsouris en jardins publics. Le modèle parisien est repris presque partout et, avant la fin du XIXème siècle, presque toutes les grandes villes ont leurs parcs publics et leurs quartiers résidentiels ponctués de jardins privés. Depuis, ces jardins clôturés font partie intégrante du paysage français urbain et de banlieue.

 

 

 

 

 

 

Comment me montrer ?

 

Il faut voir le jardin comme on voit la maison, avec son avant-scène – le jardin « de devant » qui donne sur la rue – et son arrière-scène, qui est cachée par la maison … mais qui est vu des jardins arrière des voisins ! Mais alors, comment me montrer ? Le temps des modèles suivis uniformément par tous est depuis longtemps passé. Au XXème et au XXIème siècle, on valorise surtout le choix individuel et l’expression personnelle. En même temps, il existe une foule de modèles. Sans compter l’immense choix des plantes disponibles !

 

La tradition et la mode se bousculent. C’est dans ce vaste réservoir que chacun puise à sa façon. Et c’est en cela aussi que les jardiniers d’aujourd’hui diffèrent des propriétaires fortunés de jardins privés.

 

 

 

 

Donner à voir de la beauté

 

Qu’ils placent des sujets dans leur jardin d’ornement, qu’ils détournent des objets pour en faire des jardinières, qu’ils optent pour la pelouse ou les parterres de fleurs, les jardiniers sont tous, de fait, des paysagistes. Ils donnent à voir leur création, l’œuvre qui traduit leur recherche de beauté. Ils contribuent à l’attrait de la rue. Et, comme un salon donne une bonne impression de l’habitant, un beau jardin projette l’image d’un jardinier heureux chez lui et bon citoyen. Sans compter qu’un beau jardin ajoute de la valeur au pavillon !

 

 

 

 

 

 

 

 

On se détend !

 

Dans le jardin arrière, bien sûr, tout change. On y étend la lessive, une cabane à outils y est plantée, on y laisse les animaux de compagnie s’ébrouer, les enfants peuvent y jouer en plein air, c’est là que sont le barbecue et la table familiale des beaux jours de l’été, sans compter des objets divers qui devront, un jour, être jetés ! Et, bien souvent, c’est là qu’ont lieu les échanges avec les voisins.

 

Si le jardin de devant met le jardinier quelque peu « en représentation », le jardin arrière lui donne la possibilité de respirer comme il laisse respirer toute la famille. Dans les deux cas, le jardin est un « dehors » domestiqué, un dehors qui fait partie de l’intérieur de la maison. On y est chez soi tout en étant en plein air. Et cela est appréciable pour les enfants, pour lesquels la rue est trop dangereuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Où on reparle de paradis

 

Le jardin d’agrément comme le jardin potager font redécouvrir les rythmes des jours et des saisons parce que le jardinage a une affinité particulière avec le matin et le soir, la semaine et le dimanche, le printemps, l’été et l’automne. Ils donnent une intensité particulière à l’attente et à l’espoir de refleurissement et de la récolte. Un vrai jardinier est habité de rêves et ces rêves, si modestes ou grandioses soient-ils, le placent au cœur du temps.

 

Le jardin oblige à se concentrer sur les gestes qui font éclore la beauté et fructifier la terre. Ces gestes se perpétuent avec le même plaisir depuis des millénaires. Ils font du jardinier d’aujourd’hui comme celui d’hier le créateur d’un univers personnel tranquille qui fait entrer quelque peu en état de méditation. Et si chaque jardin est différent de l’autre, les rêves des jardiniers restent les mêmes : créer un monde plus riche, plus beau et apaisé, à l’image du premier Éden.

 

Découvrez aussi la la partie 1 et la partie 3

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