Manuel Valls annonce que la réforme de la SNCF ne sera pas reportée

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"Cette grève n'est pas utile, cela fait 18 mois que nous discutons avec les organisations syndicales, et cette grève n'est pas responsable dans la situation du pays et encore plus un jour de bac", a déclaré le Premier ministre.

Les usagers peuvent se préparer à un septième jour de grève à la SNCF. Aussi inflexibles que le gouvernement, les syndicats ont décidé de reconduire leur mouvement. La CGT-Cheminots et Sud-Rail ont par ailleurs demandé à être reçus lundi matin par la direction de la SNCF pour évoquer "divers aspects de la politique sociale" (augmentations salariales, temps de travail,embauches...), selon un communiqué de la société. Le trafic reste perturbé, ce qui a même gêné les lycéens qui démarraient le bac ce lundi. Pourtant, le gouvernement ne compte pas céder face au mouvement des cheminots. Invité de France Info ce matin, Manuel Valls a indiqué qu'à ses yeux la mobilisation n'avait "pas de sens". "Cette grève n'est pas utile, cela fait 18 mois que nous discutons avec les organisations syndicales, et cette grève n'est pas responsable dans la situation du pays et encore plus un jour de bac", a déclaré le Premier ministre. La CGT et Sud-Rail demandent le report de l'examen du projet de réforme ferroviaire, qui débute mardi à l'Assemblée nationale et prévoit de rapprocher la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) mais en conservant trois établissements publics distincts. "Il y a la nécessité d'une grande réforme pour la SNCF, attendue par la SNCF, attendue par les cheminots eux-mêmes", a répondu Manuel Valls, refusant ce report. "Cette réforme maintient évidemment le statut des cheminots. Des avancées ont été obtenues par la CFDT et l'Unsa, des accords ont été signés", a-t-il assuré. Reconduction ? Sud-Rail, troisième plus gros syndicat à la SNCF après la CGT et l'Unsa, accuse le gouvernement d'ignorer les syndicats et affirme n'avoir pas été entendu. Les grévistes devaient décider lundi en assemblées générales de la reconduction - ou non - de la grève. "Il est temps d'arrêter cette grève, il est temps de dialoguer, je le dis notamment à la CGT, la porte est ouverte, il n'est pas possible de maintenir cette situation qui n'est pas comprise par nos concitoyens et qui co�"te cher par ailleurs au pays", a insisté Manuel Valls. Luc Chatel, le nouveau secrétaire général de l'UMP a demandé un retrait de ce texte : "voilà une position bien étrange au moment où une grève pénalise les usagers, qui peut pénaliser les bacheliers (...) Cette proposition n'est pas responsable", a réagi Manuel Valls. Guillaume Pepy, le président de la SNCF, a évalué lundi sur RMC le co�"t du mouvement "entre 80 et 100 millions d'euros" pour l'entreprise publique. Il s'est engagé à indemniser les usagers : une réduction d'au moins 20% sera consentie en juillet sur les abonnements. Elle pourrait être de 33% si la grève durait.