Malgré les condamnations, Uber poursuit son offensive

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avec AFP
Avec UberPOOL, l’entreprise veut proposer à ses clients de voyager à plusieurs dans une voiture conduite par un particulier.

Malgré la bataille juridique que lui livrent les sociétés de taxi, la société américaine Uber continue de se développer en France. Elle a lancé vendredi un nouveau service, baptisé "UberPOOL". Son principe : partager tout ou partie d’une course dans une voiture conduite par un chauffeur non professionnel. Une initiative qui risque de valoir à Uber un nouveau procès et une nouvelle condamnation.

UberPOOL, la mutualisation pour réduire les prix. L’entreprise basée à San Francisco n’en finit plus de multiplier les services. Il y eu d’abord Uber, un service de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) qui ressemble à peu près à l’offre proposée par les taxis. Puis il y eu UberPOP, où les chauffeurs sont des particuliers qui proposent leurs services occasionnellement.

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Et voici donc UberPOOL, qui consiste à pouvoir partager avec d’autres clients une course UberPOP. Un utilisateur peut décider de rester seul dans la voiture UberPOP, mais s'il choisit l'option "pool" lors de la commande, il obtiendra une ristourne de 10% au minimum sur le prix de trajet, et jusqu'à 50% si son parcours correspond à celui d'un autre passager, ou groupe de passagers. Charge à Uber de voir si un autre utilisateur est intéressé par le même trajet. Si c’est le cas, la facture est censée s’alléger : Uber a fait miroiter un prix potentiellement divisé par trois vis-à-vis de celui d'un taxi classique sur un trajet entre le centre de Paris et l'aéroport de Roissy.

Taxis

Et un nouveau risque de procès. Déjà combattu par les taxis, qui voient dans les VTC une concurrence déloyale, Uber avait provoqué leur ire avec le lancement d’Uber POP puisqu’il ne s’agit pas de chauffeurs professionnels mais monsieur et madame tout-le-monde souhaitant arrondir ses fins de mois.

Et la justice a donné raison aux taxis : le tribunal correctionnel de Paris a condamné Uber à 100.000 euros d'amende. Car l’entreprise, lancée dans une vaste opération de communication, présentait UberPOP comme du covoiturage. Sauf que cette notion suppose le partage et non une démarche lucrative : pour la justice, il s’agit donc d’une offre payante de transport entre particuliers. Condamnée, Uber a fait appel et peut poursuivre ses activités en attendant. Et passe donc à la vitesse supérieure avec UberPOOL, qui pourrait bien lui valoir un nouveau passage devant la justice.

En Allemagne, UberPOP a été interdit par la justice. Celle-ci a estimé que des automobilistes ne peuvent pas transporter d'autres personnes pour gagner de l'argent. Outre-Rhin, Uber s'est conformé à cette décision en réduisant les prix de son offre UberPop. Mais cette mesure a dissuadé nombre de candidats.

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