Les médicaments sans ordonnance bientôt vendus en grande surface ?

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www.boursier.com , modifié à
L'Autorité de la concurrence y est favorable, à condition que l'activité soit strictement encadrée...

Serait-ce bientôt la fin du monopole des pharmacies concernant la vente des médicaments sans ordonnance ? Dans un avis publié ce jeudi, l'Autorité de la concurrence y est favorable. Elle plaide pour "une ouverture encadrée de la distribution au détail" de ces produits. Elle précise ne pas vouloir chambouler "la distribution du médicament en ville", mais "s'adapter aux nouveaux modes de commercialisation et aux attentes des consommateurs en matière de prix et de services". Encadrement strict La préconisation de l'Autorité de la concurrence porte sur une sélection restreinte de médicaments "d'automédication" - donc sans ordonnance - et de certains produits "frontières", tels que les tests de grossesse ou produits d'entretien pour lentilles de contact en parapharmacie ou en grandes surfaces.Cette ouverture de la concurrence devrait par ailleurs s'accompagner "de la présence d'un pharmacien diplômé, la création d'un espace de vente dédié et l'obligation de délivrance d'un conseil". En outre, l'Autorité souhaite que le rôle du pharmacien soit conforté et renforcé... Faire baisser les prix L'organisation estime que les grandes surfaces et parapharmacies, "ont des capacités de négociation très fortes avec les fournisseurs, (et) pourront offrir des avantages aux consommateurs en termes de services ou de prix". Selon une enquête publiée en septembre dernier par l'UFC Que Choisir, le prix moyen d'un panier de médicaments sans ordonnance (Nurofen, Maalox...) s'établit à 24,68 euros, mais peut grimper jusqu'à 33,70 euros dans le 15ème arrondissement de Paris et ne vaut que 17,08 euros à Arras. Marisol Touraine et les pharmaciens défavorables En juillet dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine s'était dite défavorable à l'ouverture partielle du marché des médicaments sans ordonnance. Même si l'Autorité de la concurrence préconise la présence d'un pharmacien en grande surface, le Collectif national des Groupements de Pharmaciens estime de son côté que c'est insuffisant. "A l'officine, le pharmacien dispose du dossier pharmaceutique de son patient et peut ainsi être amené à lui déconseiller la prise d'un médicament (interaction médicamenteuse notamment), ce qui ne pourra être le cas en grande surface", soulignait-il dans un communiqué publié cet été.