Les marchés boursiers perturbés par la crise politique en Italie

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La crise politique en Italie perturbe les marchés boursiers en ce début de semaine... Ce week-end, Silvio Berlusconi a annoncé son retrait de la coalition gouvernementale, qui a entraîné la décision de Mario Monti, le Premier ministre, de démissionner prématurément, dès l'adoption du prochain budget... Evincé il y a 13 mois de la vie politique par Mario Monti, 'Il Cavaliere' a en outre confirmé son intention de se présenter aux prochaines élections, une perspective qui inquiète les marchés financiers, compte tenu de l'inefficacité des politiques populistes menées par M. Berlusconi par le passé, à enrayer l'endettement de l'Italie, qui atteint 120% du PIB du pays... Inquiétude à Bruxelles La Bourse de Milan perdait 3,1% peu après 14 heures, tandis que le rendement des emprunts d'Etat italiens à 10 ans s'envolait de plus de 30 points de base à 4,87%, portant le "spread" avec les obligations allemandes à 357 points, contre 574 points au plus fort de la crise financière. Au sujet de l'Italie, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s'est inquiété ce week-end d'un possible relâchement de la discipline budgétaire lié au retour des turbulences politiques. Dans un entretien au journal italien 'Il Sole 24 Ore', il a demandé aux Italiens de "ne pas céder à l'illusion qu'il existe des solutions magiques", et les a mis en garde contre une remise en cause du calendrier des réformes anticrise. Tout dérapage dans la marche des réformes pourrait déclencher une nouvelle vague de spéculation contre la dette italienne et déstabiliser une nouvelle fois la zone Euro, au moment où la crise de la dette grecque semble à peine avoir été surmontée et où la situation de l'Espagne reste difficile... Réformes structurelles Les obligations d'Etat italiennes, fortement attaquées en 2011 à la fin du mandat de Silvio Berlusconi, ont retrouvé la faveur des investisseurs depuis un an grâce aux réformes structurelles entreprises par Mario Monti... Toutefois, ces mesures ont été douloureuses à supporter pour la population italienne, qui a subi une montée du taux de chômage jusqu'à 11% ainsi que le retour de la récession, avec une contraction de 2,3% du PIB attendue cette année. Le mécontentement social a favorisé le retour opportuniste de Silvio Berlusconi, dont le parti ne recueille toutefois pour l'instant que 18% des intentions de votes dans les sondages. Suite aux derniers développements, des élections anticipées devraient se dérouler en Italie dès février 2013, soit trois mois avant la date initialement prévue pour ce scrutin. En attendant, les marchés auront les yeux rivés ce lundi sur le marché des taux italiens. Vendredi, le rendement des obligations à 10 ans s'est déjà tendu de 3 points de base, et l'écart avec le taux de référence allemand à dix ans est remonté à 325 points de base...