Les banques françaises veulent contrer Paypal avec Paylib

Les banques françaises veulent tirer profit de l'essor du commerce en ligne.
Les banques françaises veulent tirer profit de l'essor du commerce en ligne. © MAXPPP
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Thomas Morel , modifié à
Le service, lancé début octobre, doit permettre aux groupes bancaires de concurrencer le champion américain Paypal.

L'info. Les banques françaises veulent concurrencer Paypal. BNP Paribas, la Société Générale et la Banque Postale ont annoncé mardi le lancement début octobre de Paylib, une solution de paiement sécurisé en ligne utilisable depuis son ordinateur, sa tablette ou son smartphone.

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Comment ça marche ? Paylib doit voir le jour le 1er octobre et prendra la forme d'un site Internet ainsi que d'une application pour iPhone et Android. Dans un premier temps, seuls les clients des trois réseaux bancaires pourront utiliser ce service. Les démarches pour ouvrir un compte devraient être relativement simples et consister en trois étapes : la création du compte sur le site Internet de sa banque, choix de la carte bancaire associée (sans en rentrer le numéro), puis création d'un second mot de passe, qui servira à valider les transactions.

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Un système plus sécurisé ? A en croire ses créateurs, Paylib disposerait d'un énorme atout par rapport à Paypal : à aucun moment il n'est nécessaire d'entrer son numéro de carte bancaire. Un système qui -en théorie- assure une plus grande sécurité au client, qui est sûr de ne pas se faire pirater ses références de carte bancaire. Sauf que le risque de se faire voler son identifiant et son mot de passe, lui, existe toujours.

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© REUTERS

Paylib peut-il se faire une place ? Reste encore à imposer le système, sur un marché déjà encombré. Car en plus de Paypal, le champion incontesté du paiement en ligne, les particuliers peuvent déjà régler leurs achats sur Internet en utilisant par exemple Kwixo, l'offre de paiement du Crédit Agricole, Buyster, celle lancée par les opérateurs mobiles, Flash'n Pay, par Auchan, etc. Sans compter que Visa et Mastercard ont eux aussi annoncé le lancement de leur "portefeuille virtuel" courant 2014.

Pour s'imposer, Paylib compte sur son effet de masse : BNP-Paribas, la Société Générale et la Banque Postale rassemblent à elles trois 23 millions de clients. Un marché potentiel qui devrait séduire nombre de sites de e-commerce. Plusieurs gros acteurs du web, comme Voyages-sncf.com, Leroy Merlin, Price Minister ou encore vente-privee.com, ont d'ailleurs déjà annoncé qu'ils proposeraient le service à leurs clients.

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Un marché en plein essor. Si les banques tiennent tant à se lancer sur le marché du "portefeuille électronique", c'est à cause de la forte augmentation du nombre de transactions en ligne depuis quelques années. L'an dernier, la Fédération de la vente à distance en a recensé pas moins de 500 millions en France, soit près de 20 % de hausse par rapport à 2011. Pour les banques, cela représente un important réservoir de recettes.

Car si Paylib est gratuit pour les clients, les commerçants devront, eux, payer pour pouvoir s'en servir. Alors que l'autorité de la concurrence passe à la loupe toutes les commissions imposées par les banques dans l'optique de les réduire, les établissements bancaires voient dans les transactions sur Internet une nouvelle source de revenus.