Les Français jugent avec sévérité les banques

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www.boursier.com , modifié à
La charge d'Arnaud Montebourg cette semaine trouve toujours un écho dans l'opinion...

Les banques sont-elles responsables des difficultés des entreprises et de la lenteur de la France à retrouver le chemin de la croissance ? Arnaud Montebourg a une nouvelle fois lancé la charge cette semaine, à l'occasion de la présentation de son "plan de résistance économique", qui doit venir en aide à des entreprises en manque de trésorerie mais considérées comme viables. "Si l'Etat n'intervenait pas, nous serions obligés de constater que les banques ont tué ces entreprises", a estimé le ministre du Redressement productif, à propos des nombreuses sociétés actuellement en difficulté. Les Français semblent adhérer à cette analyse : 78% d'entre eux estiment en effet que les banques françaises ne jouent pas leur rôle en matière de financement des entreprises, selon la dernier sondage Tilder-LCI-OpinionWay. "Dans le climat actuel de défiance, la petite musique interventionniste d'Arnaud Montebourg continue de trouver un fort écho dans l'opinion", estime Frédéric Latrobe, associé chez Tilder. Selon lui, "la communication des banques ne passe pas dans l'opinion. Elles affirment être aux côtés des entreprises, chiffres à l'appui, mais elles subissent, dans le climat actuel, l'effet d'image des trains en retard qui empêchent de voir les trains à l'heure. Et comme pour les trains, c'est probablement injuste. Sanction pour les politiques Une semaine après la décision de Standard&Poor's d'abaisser d'un cran la note souveraine de la France à AA contre AA+, avec une perspective stable, une large majorité des sondés (62%) estime que cette sanction est imputable aux actions économiques de la droite et de la gauche qui ont gouverné successivement la France depuis 30 ans. Un quart des Français (25%) pense que la faute revient au gouvernement Ayrault, en hausse de 6 points sur un an, et 12% à l'équipe précédente, menée par François Fillon. "Ce résultat est un nouveau signal d'alarme sur la perte de crédibilité de la classe politique française en matière de gestion économique du pays. Néanmoins, la montée du mécontentement et la faible audience de l'opposition qui se cherche encore un leader auraient pu laisser imaginer une augmentation plus importante depuis un an", analyse Frédéric Latrobe.