Le stress au travail attire les charlatans

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avec Fabien Cazeaux , modifié à
ENQUETE - Les entreprises sont démarchées par des experts douteux pour régler leurs problèmes.

Le dossier épineux du stress au travail constitue une aubaine pour certains consultants. La loi a imposé il y a un an aux plus grosses entreprises de négocier sur le sujet. Du coup, quantité d’experts auto-proclamés sont venus proposer aux employeurs des services qui se révèlent plus ou moins sérieux.

France Télécom, qui a symbolisé l’an dernier la souffrance au travail, a fait l’objet de nombreuses sollicitations douteuses de pseudo-professionnels du stress. "J'ai eu des gens travaillant sur les couleurs qui ont proposé de repeindre nos locaux pour mettre des couleurs positives. J’ai aussi eu des professeurs de rire", témoigne au micro d’Europe 1 Laurent Zylberberg, directeur des relations sociales de France Télécom. Il leur a même trouvé un surnom : les "professeurs de bonheur".

L’"hypno-coaching" pour évacuer le stress

Des DRH évoquent pour leur part des gourous qui vendent des boîtiers émetteurs d'ondes positives dont l’effet est soi-disant garanti dans les open space. Il y a aussi des hypnotiseurs dont certains se présentent comme des coachs de cadres et de dirigeants. Ils pratiquent l'"hypno-coaching". Les tarifs pratiqués sont de l’ordre de 1.500 euros par jour.

"Je leur raconte une histoire", explique cet hypnotiseur :

La principale difficulté pour les entreprises est de faire la différence entre les spécialistes et les charlatans. Car ces derniers se présentent souvent comme de vrais cabinets spécialisés mais avec de faux numéros d’assistance. "Il y a eu des cas où des cabinets mettent dans cette prestations des étudiants qui ne sont pas du tout formés", indique Jean-Christophe Sciberras, président de l’association de DRH.

Mieux distinguer les professionnels des imposteurs

Reste une question : comment juger du sérieux des consultants ? Les spécialistes recommandent d’aller voir leur site Internet, leurs références et les clients chez qui ils ont travaillé. De son côté, le ministère du Travail prépare un cahier des charges, qui permettra de mieux distinguer les professionnels compétents des imposteurs.