Le projet européen de taxe sur les transactions financière est risqué, selon Christian Noyer

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Le gouverneur de la Banque de France appelle à revoir entièrement le projet...

Le projet de taxer les transactions financières dans 11 Etats de l'Union européenne à partir de 2014, pose un risque énorme "pour les pays concernés et pourrait menacer la stabilité financière", estime le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, dans une interview accordée lundi au 'Financial Times'. Revoir le projet Christian Noyer estime que le projet doit être "entièrement revu". Le gouverneur de la Banque de France redoute que la taxe engendre une "augmentation du co�"t du capital pour les gouvernements et les entreprises", mais aussi une "diminution des liquidités sur les marchés". Pour mémoire, Bruxelles prévoit de taxer les actions et les obligations à hauteur de 0,1%, et celles sur les produits dérivés à 0,01%, le but étant de réduire le trading à haut risque. La Commission veut "décourager les transactions financières qui ne contribuent pas à l'efficacité des marchés financiers et aux économies réelles". Distorsion de concurrence Le 'Financial Times' rappelle que le mois dernier, un rapport d'experts juridiques de l'UE estimait que le projet allait au-delà de la juridiction des Etats et qu'il n'était pas compatible avec le traité européen puisqu'il empiète sur les compétences des pays membres non participants en matière de fiscalité. Ce projet serait "discriminatoire et de nature à conduire à des distorsions de concurrence au détriment des Etats membres non participants", soulignaient les experts, cités par l'agence de presse Reuters, qui avait eu copie du projet. Cette taxe qui doit rapporter 35 milliards d'euros par an aux Etats, est soutenue par l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne, l'Autriche, le Portugal, la Belgique, l'Estonie, la Grèce, mais aussi la Slovaquie et la Slovénie. A l'inverse, plusieurs pays dont le Royaume-Uni s'y opposent fortement.