Le procès de Jean-Marie Messier s'ouvre en appel

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www.boursier.com , modifié à
Condamné en première instance pour des délits présumés au moment des déboires de son ex-société Vivendi Universal en 2002, l'ex-icône du capitalisme français avait écopé en 2011 de trois ans de prison avec sursis et 150.000 euros d'amende...

Jean-Marie Messier retrouve aujourd'hui le chemin du tribunal, pour son procès en appel à Paris. Condamné en première instance pour des délits présumés au moment des déboires de son ex-société Vivendi Universal en 2002, l'ex-icône du capitalisme français avait écopé en 2011 de trois ans de prison avec sursis et 150.000 euros d'amende, face au tribunal correctionnel de Paris. Parties civiles, les petites actionnaires avaient obtenu une indemnisation de plus d'un million d'euros et sont prêts à se mobiliser pour obtenir la confirmation de sa condamnation et des sommes très supérieures. En première instance, trois des anciens collaborateurs de Jean-Marie Messier au sein du groupe de médias et de communication jugés avec lui avaient été condamnés à des peines inférieures, et trois autres relaxés. Celui qui est surnommé "J6M"?(Jean-Marie Messier-moi-même-maître-du-monde) par ses détracteurs avait transformé entre 1996 et 2002 la Compagnie générale des eaux en géant mondial de la communication, avec notamment le rachat de Canal+ et du groupe canadien Seagram, qui contrôlait le studio de cinéma Universal. Etranglé par les dettes et les pertes, le groupe a ensuite été contraint à une lourde restructuration. Pas de manipulation de cours Jean-Marie Messier a été reconnu coupable de "diffusion d'informations fausses ou trompeuses aux marchés et abus de biens sociaux", mais relaxé du chef de "manipulation de cours". Les juges, qui l'ont qualifié de "prestidigitateur de dettes", ont considéré qu'il avait trompé le public et les actionnaires sur l'état de VU, dont il disait qu'il allait "mieux que bien" alors que les créanciers étaient à ses portes. Ils ont retenu contre lui sa tentative d'obtenir sans l'avis préalable du conseil d'administration un parachute doré de 18,6 millions d'euros qualifié d'"abus de biens social". Le tribunal a aussi ordonné l'indemnisation de dizaines de petits actionnaires, pour un total de 1,2 million d'euros. La société Vivendi ne demandait pas de réparation à ses anciens dirigeants. Elle n'a souhaité faire aucun commentaire avant l'ouverture des débats, précisant être partie civile comme en première instance.