Le S.O.S des artisans du bâtiment

10.000 emplois ont été supprimés dans le bâtiment l'an dernier, et 20.000 de plus devraient disparaitre cette année
10.000 emplois ont été supprimés dans le bâtiment l'an dernier, et 20.000 de plus devraient disparaitre cette année © MAXPPP
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Thomas Morel et Pascal Berthelot , modifié à
Les professionnels du secteur sont de plus en plus nombreux à fermer leurs portes à cause de la crise.

L'info. C'est un mouvement d'ampleur qui s'annonce aujourd'hui dans le bâtiment. Les artisans du secteur, soutenus par l'Union professionnelle des Artisans (UPA), prévoient en effet une journée d'action dans toute la France. 15.000 d'entre eux sont ainsi attendus dans de nombreuses villes, comme à Vannes, à Lyon ou a Beauvais. Des défilés en forme d'alerte, alors qu'ils sont de plus en plus nombreux à déposer le bilan.

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20.000 emplois  détruits en 2013. 10.000 destructions d'emplois en 2012, encore 20.000 de plus prévues cette année, les métiers du bâtiment traversent une période très difficile. En cause, la crise économique, qui a entraîné un net ralentissement de l'activité pour les professionnels du secteur. Sylvain Fornes, peintre à Lyon, raconte son calvaire : "en quatre ans, j'ai divisé mon chiffre d'affaire par trois. J'avais 12 salariés, je n'en ai plus que 4, et j'ai arrêté d'engager des apprentis. Je n'ai jamais connu une période comme ça", se lamente-t-il au micro d'Europe 1.

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Un salaire "un mois sur trois". Pour lui, l'arrêt de l'activité est brutal : en 2008, il avait encore un an d'activité dans ses carnets de commande. Aujourd'hui, il n'en a plus que six semaines. Une situation extrêmement difficile, qui l'a obligé à réduire le salaire qu'il se verse à lui-même : "Je ne me paye qu'un mois sur trois, 2.000 euros à chaque fois", raconte-t-il. "Heureusement, ma maison est payée et mes enfants m'aident à joindre les deux bouts.

"Un milliard de prélèvements" en 2013. Pour dénoncer une situation devenue invivable, il a donc prévu de manifester vendredi, avec ses camarades du secteur. La manifestation a d'ailleurs reçu le soutien de l'UPA, qui dénonce "plus d'un milliard d'euros de prélèvements supplémentaires (qui) ont été ponctionnés" en 2013, tandis que les auto-entrepreneurs accentuent la concurrence dans le secteur. "La situation que vivent les artisans du bâtiment n'est pas isolée et les manifestations(…) traduisent le mal-être  qui s'est installé dans nos activités", estime Jean-Paul Crouzet, président de l'UPA.