Le Japon désavoue Toyota

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le groupe est accusé de porter atteinte au prestige international du pays.

Les critiques fusent et les commentaires acerbes ne manquent pas. Alors que le géant de l’automobile tente, coûte que coûte, de sortir le nez d’une série noire de problèmes techniques, la foudre des médias japonais s’abat sur le constructeur.

La plupart des grands journaux nippons ont fustigé, dans leurs éditoriaux de samedi, la gestion chaotique de la crise par le groupe. Le PDG Akio Toyoda n'est sorti de son silence pour présenter ses excuses que vendredi soir, alors que les rappels massifs se multiplient depuis deux semaines.

Les mots ne suffisent pas

Le petit-fils du fondateur de Toyota, s'est déclaré "profondément désolé" pour ce dysfonctionnement de la pédale d'accélérateur qui a entraîné le rappel de plus de huit millions de voitures depuis l'automne, et pour les nouveaux défauts dans les freins du modèle hybride Prius.

"Les mots ne peuvent suffire à régler le problème. Toyota représente le Japon, et ses déboires peuvent conduire à dévaloriser l'image de marque du Japon dans son ensemble", a jugé le quotidien Nikkei,bible des milieux d'affaires.

"Toyota a été trop sûr de lui"

Pour le quotidien conservateur Yomiuri Shimbun, premier tirage du pays, "il ne fait pas de doute que Toyota a été trop sûr de lui concernant les équipements de haute technologie de ses modèles, et qu'il a pris à la légère les plaintes des usagers". "L'absence de réaction appropriée au fiasco actuel pourrait porter atteinte à la confiance internationale envers les technologies industrielles du Japon", a également estimé le Yomiuri.

Quelles leçons ?

Son concurrent de centre-gauche Asahi Shimbun a pour sa part jugé que la réaction de Toyota avait été "extrêmement lente". "Le monde observera comment Toyota, humblement, tirera les leçons de cette série de problèmes pour fabriquer des voitures sûres", a-t-il écrit.

Vendredi, le ministre des Affaires étrangères, Katsuya Okada, avait lui aussi exprimé des craintes pour le prestige du Japon. "Bien sûr, d'un point de vue diplomatique, ce problème ne regarde pas qu'une seule entreprise", a déclaré Katsuya Okada, cité par l'agence Kyodo. "C'est un problème pour l'ensemble de l'industrie automobile japonaise, et pour la confiance envers les produits japonais", a-t-il ajouté.