"La situation économique de la France est grave !" préviennent les grands patrons

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www.boursier.com , modifié à
Les grandes entreprises françaises réclament davantage de réductions des dépenses publiques...

Les grandes entreprises françaises élèvent une nouvelle fois le ton contre la politique du gouvernement. Pierre Pringuet, directeur général de Pernod Ricard et président de  l'Afep (Association française des entreprises privées) prend ainsi la parole ce matin dans 'Les Echos' pour tancer le gouvernement et réclamer davantage de réduction des dépenses publiques. "La situation est grave. L'heure n'est plus à l'habileté mais au courage politique", s'exclame M. Pringuet au nom de l'Afep, qui regroupe les 100 plus grandes entreprises françaises. Programme de réformes Pour sortir la France de l'ornière, il faut, estime le chef d'entreprise, appliquer "une stratégie et un cap clairs", qui passent selon lui par "un programme global de réforme, concerté, permettant de diminuer les dépenses publiques de 20 milliards d'euros chaque année". Comme pistes d'économies à réaliser, M. Pringuet cite l'assurance-maladie, les retraites et l'assurance-chômage. Jusqu'ici, il estime que "la plus grosse occasion manquée aura été la réforme des retraites", car le projet consiste "presque exclusivement à relever les cotisations. Nous n'avons pas été écoutés. Cette réforme est un miracle d'habileté, mais, au final, il n'y a pas de réforme", regrette-t-il. Réduire le déficit en agissant sur la dépense publique Concernant  les déficits publics, le dirigeant renvoie dos à dos la gauche et la droite, "qui ont agi presque exclusivement en relevant les impôts depuis quatre ans", et estime qu' "on ne peut pas continuer comme ça. Le noeud gordien de la politique économique de la France aujourd'hui, c'est de s'attaquer vraiment à la baisse des dépenses publiques. C'est le seul moyen de diminuer la pression fiscale tout en réduisant le déficit et donc d'engager un cercle vertueux de croissance". Il cite trois pays, la Suède, l'Allemagne et le Royaume-Uni, qui se sont engagés dans cette voie avec succès. Baisse des prélèvements sur les entreprises A quelques semaines des assises de la fiscalité promises par le gouvernement en fin d'année, le patron de Pernod Ricard pose aussi ses conditions. Pour que ces réunions puissent aboutir à un résultat, elles devront déboucher sur "une diminution globale des prélèvements pesant sur les entreprises", insiste-t-il. Avec comme objectif, à terme, de "ramener le niveau d'imposition des sociétés à la moyenne européenne". Cette mise en garde intervient alors que le gouvernement a annoncé un alourdissement temporaire de la surtaxe de l'impôt sur les sociétés (surtaxe qui passera de 5% à 10,7% au 1er janvier prochain), afin de remplacer la création (finalement abandonnée sous la pression du patronat) d'une taxe sur l'excédent d'exploitation des entreprises. Pour Pierre Pringuet, les Français et les dirigeants d'entreprise sont désorientés et expriment un ras-le-bol fiscal face à l'exécutif. "Il y a aujourd'hui un problème de compréhension de la politique économique qui est menée. Il y a trop de zigzags. Il y a une instabilité juridique forte. Tout cela nourrit immanquablement la défiance, qui peut conduire à l'exaspération", prévient le grand patron.