La menace pèse sur les lignes TGV

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La SNCF dément toute réduction de dessertes par les TGV, comme l'annonce les Echos lundi.

Moins de lignes TGV fin 2010? La SNCF dément. L’information est dévoilée dans le journal Les Echos de lundi. Le journal affirme quele groupe "étudie actuellement une refonte profonde de son offre, ce qui pourrait se traduire par la suppression ou une forte réduction de l'offre sur certaines dessertes". Mais de son côté, la SNCF a démenti lundi vouloir supprimer certaines lignes ou en réduire la desserte. "Il n'y a pas de plan de suppression de dessertes", a indiqué un porte-parole de la SNCF.

"J'ai trouvé le démenti de la SNCF un peu mou, donc je dis les choses clairement", a déclaré mardi sur RTL le secrétaire d'Etat aux transports, Dominique Bussereau. "La SNCF est une entreprise publique", "l'Etat en est à 100% majoritaire, et naturellement elle a des objectifs de rentabilité, de concurrence. N'empêche qu'elle a des missions de services publics, des missions d'aménagement du territoire", a-t-il ajouté, avant de conclure qu'aucune ligne TGV ne serait supprimée.

"On ne peut pas laisser faire n'importe quoi", estime le secrétaire général FO-cheminots Eric Falempin au micro de Frédéric Nicolas :

Une augmentation de l'offre est prévue par le budget 2010 de la compagnie publique. Un budget qui sera présenté le 20 janvier au conseil d'administration et qui prévoit une augmentation de l'offre TGV "de l'ordre de +1% en 2010 sur un total de 800 TGV en moyenne qui circulent chaque jour", selon un communiqué de la SNCF. "Il n'y a donc pas de plan de suppression de dessertes", selon le communiqué. Pour autant, "dans le cadre des réflexions en cours sur le modèle économique des TGV à plus long terme, des travaux plus poussés d'évolution de l'offre TGV sont engagés", précise la SNCF.

Mais pour le quotidien Les Echos, la baisse de la rentabilité de certaines lignes à grande vitesse serait à l'origine d'une réduction des dessertes. "La branche grandes lignes SNCF Voyages, jusqu'alors vache à lait du groupe public, devrait voir sa rentabilité s'effondrer cette année, avec un taux de marge opérationnelle tombant à 10,2 %, contre 20,1 % il y a seulement deux ans", assure Les Echos. Un TGV sur cinq perd actuellement de l'argent, croit savoir le journal.

En cause : la crise et la hausse des péages payés à Réseaux Ferrés de France (RFF) pour faire circuler les trains. "Environ 20 % des TGV génèrent d'ores et déjà des pertes, et ce taux pourrait monter à 30 % l'an prochain", assure un expert dans le journal économique.

Le président Guillaume Pepy avait annoncé dès fin septembre que la SNCF afficherait des pertes sur l'ensemble de l'exercice 2009. Si le fret reste le principal foyer de pertes pour l'entreprise ferroviaire, l'activité "passagers" a également marqué le pas l'an passé, du fait d'une baisse du trafic. Selon les éléments communiqués fin septembre, ce recul a toutefois concerné essentiellement le Corail, le Thalys et l'Eurostar, alors que le TGV a résisté.

L’ensemble des lignes à grande vitesse vont ainsi être passées au peigne fin cette année. Objectif : pointer du doigt les plus délaissées par les passagers. Certaines lignes pourraient ainsi être directement menacées par ces mesures de réduction des coûts. Pourraient notamment être concernées les axes Paris-Arras, Lille-Strasbourg et Nantes-Strasbourg, rapporte Les Echos. Les arbitrages définitifs doivent être rendus au printempsafin que les mesures puissent être appliquées en décembre, au moment du passage au service d'hiver 2011.