La lettre commune des PDG de TF1, M6 et Canal+ à Aurélie Filippetti

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Les patrons des trois premiers groupes privés de télévision français s'inquiètent de la puissance des géants américains de l'internet...

Les patrons des trois premiers groupes privés de télévision français s'inquiètent de la puissance des géants américains de l'internet. Dans un courrier commun, adressé à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, et révélé par un blog de 'L'Express', ils pointent du doigt les "bouleversements provoqués par l'arrivée, dans le secteur de la télévision, de nouveaux acteurs tels que Google, Apple, Netflix, Amazon et Facebook". Un marché "stagnant" Quelques jours après le voyage de François Hollande aux Etats-Unis, marqué notamment par plusieurs rencontres avec les grands noms de la Silicon Valley, Nonce Paolini (TF1), Bertrand Méheut (Canal+) et Nicolas de Tavernost (M6) estiment que ces groupes "sont très puissants sur le plan financier car leur modèle économique est mondial et s'appuie sur des cadres législatifs et réglementaires plus souples que ceux en vigueur dans notre pays, tout en pratiquant "une optimisation fiscale exorbitante". Problème pour les trois patrons : à cette concurrence s'ajoute "une politique par les pouvoirs publics depuis plus de 20 ans, consistant à multiplier, au nom du pluralisme, le nombre d'opérateurs dans un marché devenu stagnant". Les "lourdeurs" du système européen, les taxes parafiscales, la crise économique... Les chaînes sont selon les trois hommes soumises à d'importantes contraintes, et devront bientôt en plus affronter l'arrivée de Netflix, le service de vidéos en flux continu, mais aussi de la Google TV. Réflexion de l'avenir de la pub TF, M6 et Canal+ demandent donc à leur tour au gouvernement un véritable "pacte de responsabilité", avec notamment la remise en question, "sans ambiguïté", de "l'ensemble des taxes sectorielles qui pénalisent l'efficacité de nos entreprises". Les trois chaînes souhaitent aussi moins de contraintes administratives et de régulation, "qui pèsent sur le secteur". Ils demandent par ailleurs une réflexion sur l'avenir de la publicité, alors que les annonceurs se tournent de plus en plus vers internet, et une réforme de l'organisation des relations entre producteurs et diffuseurs, basée sur une organisation "vieille de 25 ans". Le mécanisme de "chronologie des médias", qui définit l'ordre et les délais de diffusion de films sur les différents supports, fait enfin partie des dossiers que les trois patrons veulent mettent sur la table, réclamant une rencontre avec la ministre de la Culture. "Nous souhaitons vous faire part de nos propositions d'urgence pour que l'audiovisuel de demain et le secteur de la création qui en dépend puissent faire fasse de manière conquérante aux nouveaux défis qui les attendent", concluent-ils.