La croissance chinoise ralentit nettement

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www.boursier.com , modifié à
Les chiffres du commerce en Chine sont particulièrement mauvais

Les dernières statistiques confirment la tendance au ralentissement en Chine. Le passage à vide de l'économie s'est prolongé en mai, avec des chiffres de commerce extérieur bien ternes : les exportations n'ont ainsi augmenté que de 1% en mai sur un an, tandis que les importations ont diminué de 0,3%. Les exportations vers les Etats-Unis et l'Europe ont diminué pour le troisième mois d'affilée, tandis que la hausse des exportations vers les autres pays émergents n'ont compensé que partiellement ces reculs. Côté importations, les matières premières ont connu un net recul de leurs volumes, en particulier les métaux de base (cuivre, aluminium...) ainsi que le charbon. De son côté, la production industrielle a augmenté de 9,2% le mois dernier sur un an, un chiffre conforme aux prévisions, tandis que les prix à la consommation ont ralenti leur progression (+2,1%) tandis que les prix à la production ont chuté de 2,9%. Pas de réaction sur les marchés Sur les marchés financiers, ces chiffres n'ont pas eu d'impact notable ce matin, les Bourses chinoises étant fermées pour trois jour fériés, jusqu'à mercredi inclus. A Hong Kong, l'indice Hang Seng s'est apprécié de 0,3%, les investisseurs privilégiant les bonnes nouvelles venues des Etats-Unis, où les créations d'emploi ont dépassé les attentes en mai. Les statistiques chinoises ont en revanche entraîné une baisse des cours des matériaux de base, ainsi que du dollar australien, l'Australie étant très dépendante de ses exportations de matières premières vers la Chine. Révisions en baisse des perspectives de croissance  Face à ces statistiques, les économistes devraient désormais réviser en baisse leurs prévisions de croissance pour le deuxième trimestre en Chine, après un premier trimestre déjà en perte de vitesse (+7,7% après +7,9% au T4 2012). Certains analystes craignent même que le pays n'atteigne pas l'objectif officiel de 7,5% de croissance sur l'ensemble de 2013. De son côté, le FMI a abaissé fin mai ses projections de croissance pour la Chine, mais table encore sur 7,75% en 2013 et en 2014. L'institution internationale s'est notamment inquiétée de l'explosion de la dette des gouvernements locaux et des entreprises, ainsi que de la qualité des investissements réalisés ces dernières années. Le FMI a conseillé à Pékin de freiner l'emballement du crédit, ce qui ralentira certes la croissance chinoise à court terme, mais sera bénéfique à long terme. Réorienter la croissance sur la consommation De fait, le nouveau pouvoir en place à Pékin semble tenir compte de ces conseils et préférer désormais une croissance plus modeste que par le passé. La priorité du président Xi Jinping et de son Premier ministre Li Keqiang est de réorienter l'économie chinoise vers un modèle davantage basé sur la consommation intérieure que sur les exportations. Selon des sources proches du pouvoir, les dirigeants seraient prêts a tolérer un ralentissement de la croissance trimestrielle jusqu'à 7% avant d'envisager de prendre des mesures de stimulation.