La cigarette électronique, pas si bonne pour la santé

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www.boursier.com , modifié à
Une étude révèle que ce produit, adopté par plus de 500.000 Français, contient aussi des produits toxiques...

Au moins 500.000 personnes ont adopté la cigarette électronique en France... Encore inconnu il y a cinq ans, ce petit objet est utilisé par des fumeurs en quête d'un produit plus sain que le tabac. Mais une étude révélée par la revue 60 Millions de consommateurs révèle que la "e-cigarette" elle aussi peut s'avérer dangereuse. "Nos analyses démontrent pour la première fois que les vapeurs de certaines marques contiennent des substances très préoccupantes, parfois même en quantité plus importante que dans certaines cigarettes conventionnelles !", écrit le magazine. De quoi sérieusement entailler l'argumentaire des producteurs de "e-cigarette", qui se targuent d'offrir un outil ne présentant aucune des 4.000 substances toxiques ou cancérogènes libérées par la cigarette conventionnelle et donc de ne présenter aucun risque pour la santé. Traces de métaux lourds Pourtant l'étude de 60 Millions de consommateurs montre que des substances telles que le formaldéhyde, l'acétaldéhyde, l'acroléine, ont été détectées, mais aussi des traces de métaux lourds... "Notre étude montre également qu'il ne faut pas se fier aux compositions indiquées sur l'étiquette : le taux de nicotine affiché est parfois bien loin de celui réellement mesuré ; certains fabricants vantent l'absence de propylène glycol alors que le produit en contient ; dans d'autres cas, la présence de ce composant majeur n'est carrément pas mentionnée sur l'emballage", écrit la revue. La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé fin mai son intention d'appliquer aux cigarettes électroniques les mêmes restrictions que celles qui existent pour le tabac, estimant qu'il ne s'agit pas d'un "produit banal". Il faut "faire en sorte qu'elle ne puisse pas être fumée (...) dans un lieu public, que sa vente soit interdite aux mineurs de moins de 16 ans, et qu'il n'y ait pas de possibilité de faire de la publicité pour la cigarette électronique", selon elle. Encore anecdotique La revue 60 Millions de consommateurs précise avoir alerté la direction générale de la santé (DGS) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). "S'il fallait des arguments supplémentaires pour que ces cigarettes électroniques soient strictement encadrées, ils sont désormais tout trouvés", argumente-t-elle. D'après une étude de recherche Natixis, le marché de la "e-cigarette" est encore anecdotique, puisqu'il représente seulement 0,5% environ des volumes mondiaux hors Chine, il "mais pourrait continuer à fortement progresser". Plus de 95% des consommateurs sont d'anciens ou actuels fumeurs de cigarettes classiques.