La Grèce réserve un accueil tendu à Angela Merkel

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www.boursier.com , modifié à
Les syndicats et partis d'opposition grecs ont l'intention de manifester aujourd'hui contre la venue de la chancelière allemande...

Un centre-ville bouclé, 6.500 policiers mobilisés, une population indignée... La visite d'Angela Merkel à Athènes, ce mardi, s'annonce comme une étape cruciale dans la crise qui frappe la Grèce depuis 2009. La chancelière allemande, qui se rend pour la première fois dans ce pays depuis le début de la crise, doit rencontrer le Premier ministre Antonis Samaras et lui apporter un "message de confiance" dans ses réformes et l'économie grecque, a indiqué Berlin. Dans le même temps, les syndicats et partis d'opposition grecs ont l'intention de manifester aujourd'hui contre la venue d'Angela Merkel, qui cristallise leur rejet de la crise et des sacrifices imposés à la population depuis trois ans par la troïka (Union européenne, BCE et FMI)... Ultimatum à Athènes Parallèlement, hier soir à Luxembourg, les ministres des Finances de l'Eurogroupe ont lancé un ultimatum à la Grèce, qui a jusqu'au 18 octobre, date du prochain sommet européen, pour prouver sa détermination à réaliser les réformes promises... L'enjeu étant la prochaine tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros, sans laquelle la Grèce ne pourra plus honorer ses engagements à partir de la fin novembre, a admis Antonis Samaras. Athènes et la troïka négocient depuis des semaines un accord pour dégager 11,7 milliards d'euros d'économies supplémentaires dans le budget de la Grèce, une condition sine qua non au déblocage de la prochaine tranche d'aide... Délai supplémentaire ? Pendant ce temps, de nombreuses rumeurs circulent sur les objectifs de la visite d'Angela Merkel... Hier soir, le ministre grec des Finances Yannis Stournaras, a affirmé que le créanciers internationaux envisagent de donner à la Grèce le délai supplémentaire de deux ans qu'elle réclame pour atteindre ses objectifs de réduction du déficit... Le sujet aurait en tout cas été discuté par la troïka (UE, BCE et FMI), mais jusqu'ici, l'Allemagne s'y est opposée fermement. D'autres rumeurs évoquent une possible nouvelle restructuration de la dette grecque : celle-ci serait encouragée par le FMI et passerait par l'abandon d'une partie de leurs créances grecques par les gouvernements européens, peut-être sous la forme d'une réduction des taux d'intérêt sur les obligations grecques détenues... Mais l'ensemble des pays européens s'est toujours refusé jusqu'ici à une telle mesure, qui pèserait sur leurs finances publiques.