La Chambre d'adolescent

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L’adolescent d’aujourd’hui ne vit pas, comme ce fut le cas au Moyen-Age comme un adulte, se mariant jeune ou participant aux Croisades. Il ne vit pas comme le jeune homme des XIXème et XXème siècles qui s’essayait tôt au travail, à la vie politique et à une vie de garçon dont on tolérait les frasques, en particulier en matière de vie amoureuse.

L’adolescent d’aujourd’hui ne vit pas, comme ce fut le cas au Moyen-Age comme un adulte, se mariant jeune ou participant aux Croisades. Il ne vit pas comme le jeune homme des XIXème et XXème siècles qui s’essayait tôt au travail, à la vie politique et à une vie de garçon dont on tolérait les frasques, en particulier en matière de vie amoureuse.

 

 

 

 

 

DERRIERE LES APPARENCES

 

 

 

 

Interdit d’entrer

 

Il fallait bien que jeunesse se passe, disait-on. Il vit et il est perçu par ses parents et par notre culture comme une personne qui a quitté l’enfance sans encore être entré dans l’âge adulte. Et sa chambre l’exprime abondamment.

 

Il a toujours joui d’un espace privé. Il l’a approprié. Il y a son ordinateur et ses affaires scolaires. Sa chambre est son royaume polyvalent. Et voici qu’il prend ce royaume en main plus fermement. Les divers interdits qu’il affiche sur sa porte en sont un des signes annonciateurs. Ils ont l’avantage d’être explicites. Il n’est plus question d’entrer à sa guise et encore moins d’entrer sans frapper, même si l’habitant de cette chambre est en train de rêvasser, purement et simplement. Que l’on pénètre dans sa chambre en son absence et c’est le malaise silencieux et la mauvaise humeur, la crise, voire le conflit ouvert.

 

Car les murs et la porte de sa chambre sont devenus des points d’appuis. Grâce à eux, il se sépare de sa famille pour être un adulte à part entière et s’éloigner de son statut d’enfant. Par eux, il consolide le sentiment qu’il a de son intérieur, qui n’appartient qu’à lui, et la perception de ce qui est au-delà de cet intérieur, qui est le dehors des autres, de sa famille et du reste de l’univers. Ses murs et sa porte servent de métaphores – les images – de son identité. En les contrôlant, il s’aide à contrôle son moi interne, à le séparer des autres qui l’environnent.

 

 

 

 

 

Une appropriation forte

 

Entrons tout de même dans cette chambre – après en avoir demandé la permission, bien sûr. Et là, rien ne semble plus vraiment clair. Les posters des idoles, les trophées, les CD et DVD, tout cela parle des nouveaux repères de l’adolescent. Mais on voit aussi, sur l’armoire ou derrière la porte, des peluches ou des jouets, une collection de petites autos ou une pile de bandes dessinées soigneusement classées. Ceux-là font partie des repères de l’enfance. Et la chambre ne remplit son rôle d’enveloppe protectrice que lorsque le soin de choisir ces repères est laissé à l’adolescent lui-même. Et lorsque qu’il accomplit le travail d’aménagement intérieur entre l’enfant qu’il a été et l’adulte qu’il est en train de revenir.

 

La chambre de l’adolescent est vivante et expressive. Elle témoigne d’une individualité qui se consolide. Au risque d’un désordre des choses qui affole les parents ! Car c’est à n’y rien comprendre. Leur adolescent si ferme sur la question de ses vêtements, de sa coupe de cheveux, de son tatouage ou des bijoux qu’il porte à l’oreille, cette même personne qui ne sort pas sans son uniforme personnalisé « laisse tout traîner ». Le sol de sa chambre est jonché … de tout ! Des vêtements, de la vaisselle, des disques, des livres … l’inventaire en serait fastidieux. Enfant, il n’était pas « comme ça » !

 

L’inquiétude des parents tient à ce qu’ils assimilent, comme notre culture d’ailleurs, désordre physique et désordre intérieur. Ils se disent que leur enfant va mal, puisqu’il ne prend pratiquement plus soin de sa chambre. Et qu’il est affalé sur son lit, son ordinateur sur les genoux, qu’il passe de la somnolence au travail … bref, ils ne savent plus si leur enfant va bien ou mal.

 

 

 

 

Mais l’identité d’une personne ne se résume pas à l’ordre ou au désordre de sa chambre. Elle se conforte aussi en dehors de la chambre, dans l’étude, la vie de famille, la vie avec les amis, le travail, les voyages et les projets. Et, sauf crise qui exige une recherche d’aide, les choses changent avec la consolidation de l’identité de l’adolescent et sa franche entrée dans l’âge adulte. Il a repris confiance en lui. C’est alors le moment où, souvent, il quitte sa maison familiale et qu’il abandonne sa chambre pour aller habiter ailleurs, dans une autre chambre où les choses seront plus claires, sinon plus faciles.

 

 

 

 

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