L'agence S&P dégrade encore la France, Moscovici déplore...

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www.boursier.com , modifié à
Standard & Poor's ne s'était plus penché sur le cas de la France depuis la fin 2011

Standard & Poor's a frappé ! L'agence ne s'était plus penchée sur le cas de la France depuis décembre 2011 et la dégradation de sa notation souveraine de la catégorie "AAA" à "AA+". Ce matin, l'agence a éloigné un peu plus l'hexagone du "triple A" en abaissant d'un cran supplémentaire sa notation, réduite de "AA+" à "AA", et assortie d'une perspective "stable". Critiques ouvertes Cet abaissement reflète notre sentiment selon lequel l'approche actuelle du gouvernement français vis-à-vis des réformes structurelles et budgétaires, fiscales, mais aussi des services et du marché du travail ne devrait pas améliorer significativement les perspectives de croissance de moyen terme, explique l'agence de notation, qui estime de surcroît que la flexibilité fiscale de la France est contrainte par les actions des gouvernements successifs qui ont augmenté un niveau de taxation déjà élevé, et par l'incapacité gouvernementale à réduire les dépenses publiques. Engagements du gouvernement S&P précise la perspective "stable" s'appuie cependant sur les engagements du gouvernement à juguler la glissade de la dette publique nette, que l'agence voit plafonner à 86% du PIB en 2015 (93% en brut; hors garanties FESF). Actuellement, le bureau d'études entrevoit une probabilité inférieure à 33% de changement de notation à la hausse ou à la baisse ces deux prochaines années pour la notation souveraine hexagonale, ce qui justifie la perspective actuelle. L'étude dévoilée par l'agence montre qu'elle entrevoit un échec politique sur le chômage, qu'elle voit rester au-dessus de 10% jusqu'en 2016, contre 8 à 9% avant 2012, ce qui pèsera sur l'activité économique. Le PIB est attendu stable cette année et en croissance à peine supérieure à 1% sur 2014 et 2015. Economie solide S&P rappelle cependant qu'un niveau "AA" est élevé, et que l'économie française est solide, avec des niveaux élevés de richesse et de productivité en valeur absolue et une bonne diversification. L'épargne du secteur privé est élevée et le système éducatif apte à produire des travailleurs qualifiés. Le pays profite aussi d'une flexibilité financière élevée en tant que pays clef de la zone euro, avec des taux d'emprunt faibles. A l'inverse, la notation est grevée par le niveau élevé des dépenses publiques et des impôts, et une dette publique qui s'alourdit. Pierre Moscovici a aussitôt déploré les jugements "critiques et inexacts" de l'agence de notation, le ministre de l'économie "regrettant" la décision de Standard and Poor's. Et de souligner au contraire "les réformes d'envergure pour redresser l'économie du pays, ses finances publiques et sa compétitivité" qui ont été mises en oeuvre au cours des derniers 18 mois par le gouvernement "dans un contexte conjoncturel aussi difficile"...