L'abandon de l'écotaxe menacerait des projets

Un camion passe sous un portique écotaxe.
Un camion passe sous un portique écotaxe. © MaxPPP
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avec Reuters
FINANCES - Bernard Cazeneuve a mis en garde contre une telle initiative, censée rapporter 800 millions par an.

Le dossier de l'écotaxe est décidément épineux. Alors que le gouvernement est pressé par les opposants de cette taxe poids lourds de faire marche arrière, Bernard Cazeneuve a mis en garde mercredi contre une telle initiative. Selon le ministre du Budget, un abandon de l'écotaxe entraînerait une révision à la baisse des investissements pour la modernisation des transports en commun. Si cette taxe, dont le gouvernement a décidé la suspension avant son entrée en vigueur le 1er janvier, n'est pas mise en place "il conviendra de revisiter nos objectifs en matière de modernisation de nos infrastructures de transports", a-t-il dit.

"Moins de trains modernes". Cela signifierait "moins de trains, moins de transports durables, moins de transports en commun en site propre, moins de trains modernes. Il faut le dire, c'est la vérité", a-t-il ajouté. Bernard Cazeneuve s'exprimait à l'Assemblée nationale devant la mission d'information parlementaire sur cette taxe que le gouvernement a décidé de suspendre face à la fronde qu'elle a suscitée, notamment en Bretagne.

800 millions d'euros sont attendus de cette taxe. Le prolongement de cette suspension ne serait pas sans inconvénient pour le gouvernement, qui, a rappelé le ministre du Budget, a bâti la trajectoire de financement des infrastructures de transport en grande partie sur les recettes de quelque 800 millions d'euros qu'elle devait générer à partir de 2014. "Elle nécessite sans doute des corrections mais en ayant à l'esprit sa raison d'être", a-t-il dit. "Considérer qu'on puisse conduire la politique des transports de manière inchangée sans mettre en oeuvre une contribution qui permettra d'avoir le rendement attendu n'est pas réaliste dans le contexte budgétaire que nous connaissons", a conclu Bernard Cazeneuve devant les députés.