L'Euro tombe au plus bas depuis 10 ans face au Yen

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www.boursier.com , modifié à
Mauvaise fin d'année 2011 pour l'Euro, qui pointe toujours sous les 1,30 dollars...

Les derniers arbitrages des cambistes ont envoyé depuis hier l'euro au tapis : la monnaie européenne est ainsi tombée cette nuit jusqu'à 100,35 Yens, son plus bas niveau depuis 10 ans, tandis que face au Dollar, la monnaie unique revient sous le seuil de 1,30$. Dans la nuit en Asie, l'Euro a même plongé jusqu'à 1,2887$, au plus bas depuis le 10 janvier dernier, avant de se reprendre un peu et de coter ce matin 1,2930$ (-0,04%). Pour l'euro, ce nouvel accès de faiblesse est en grande partie lié au quasi-gel du marché interbancaire européen en cette fin d'année... Hier, la BCE a indiqué que les banques avaient déposé dans ses caisses un record de liquidités (452 milliards d'euros), après avoir déjà déposé la veille près de 412 milliards d'euros... Paralysées par la méfiance mutuelle, les banques préfèrent ainsi la rémunération de... 0,25% offerte par la facilité de dépôt au jour le jour de la Banque centrale européenne, plutôt que de prendre le risque de se prêter entre elles à des taux plus attractifs. Selon des cambistes basés à Singapour, la chute de l'Euro face au Yen a aussi été accélérée en Asie par des facteurs techniques, avec des ventes "stop-loss" déclenchées automatiquement dans un marché de fin d'année peu liquide. Sur le fond, les marchés restent sceptiques sur la capacité de l'Europe à résoudre la crise de la dette publique de la région... Les investisseurs sont convaincus que la crise de l'Euro ne sera pas solutionnée sans une implication beaucoup plus forte de la BCE. Hier, sur le front de la dette publique, l'Italie est pourtant parvenue à lever de la dette à court terme à des taux bien inférieurs aux adjudications précédentes. En revanche, les marchés s'inquiètent de la nouvelle émission italienne, prévue ce jeudi midi, avec une levée de fonds estimée jusqu'à 8,5 milliards d'euros. Hier, les taux italiens à 10 ans sont ainsi restés supérieurs à 7%, un seuil jugé insoutenable à moyen terme qui avait déclenché les plans d'aide européens à la Grèce, à l'Irlande et au Portugal...