Investissements : ce que prévoit l'exécutif

Le gouvernement devrait consacrer une envelope spéciale aux infrastructures ferroviaires et tout particulièrement au train.
Le gouvernement devrait consacrer une envelope spéciale aux infrastructures ferroviaires et tout particulièrement au train.
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Thomas Morel et Martial You , modifié à
Le Premier ministre doit présenter mardi matin ses pistes d'investissements stratégiques.

L'info. Jour J pour le plan d'investissement du gouvernement. Jean-Marc Ayrault doit présenter mardi matin une série d'investissements stratégiques, qui doivent s'étaler sur les dix prochaines années et représenter dix milliards d'euros de dépenses. Parmi les pistes à l'étude, le chef du gouvernement devrait présenter des projets consacrés aux transports, aux biotechnologies, au numérique ou encore aux énergies renouvelables.

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04.07 Ayrault Matignon retraites

Quel financement ? Cette fois, pas question d'avoir recours massivement à l'emprunt. Pour ne pas effrayer les marchés, Jean-Marc Ayrault devrait privilégier les ventes de participations de l'Etat dans des entreprises pour débloquer les fonds nécessaires aux projets annoncés. Afin d'éviter l'écueil de l'inventaire interminable, ceux-ci devraient d'ailleurs être relativement limités. Jean-Marc Ayrault devrait notamment évoquer le déploiement du très haut débit et la transition écologique. Mais les investissements les plus attendus sont ceux qui doivent porter sur les infrastructures de transport.

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Deux pistes à l'étude. Parmi les grands projets, on trouve du transport fluvial, du ferroviaire ou encore des autoroutes. L'idée, inspirée du rapport "mobilité 21" remis fin juin, c'est d'annoncer une enveloppe pour les infrastructures de transport pour les 15 prochaines années, qui viendrait s'ajouter au plan d'investissement. Deux options sont sur la table : soit une enveloppe de dix milliards d'euros, soit une enveloppe de 30 milliards.

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Les projets lancés… Cette enveloppe devrait permettre de mener à bien un certain nombre de chantiers. Avec 10 milliards, le gouvernement devrait se concentrer sur quelques priorités. D'abord les nœuds ferroviaires autour de Paris, Lyon et Marseille, où le trafic est le plus dense. En région parisienne, par exemple, la ville de Mantes-la-Jolie est un goulot d'étranglement où les trains qui arrivent de Normandie sont régulièrement coincés le matin. L'enveloppe permettrait également d'améliorer la desserte autoroutière des ports de Marseille et du Havre.

Avec 30 milliards, le gouvernement pourrait s'atteler à des programmes de plus grande envergure, des arlésiennes annoncées régulièrement mais qui attendent toujours. La ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, par exemple, mais aussi le traitement des nœuds ferroviaires de Nice et Rouen, le contournement d'Arles ou encore la création de l'autoroute A45 entre Lyon et Saint-Etienne.

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… Et ceux qui sont abandonnés. En revanche, le canal Seine Nord Europe, qui devait permettre de relier par voie fluviale Compiègne, dans l'Oise, au canal Dunkerque-Escaut dans le Nord, ne devrait pas figurer dans le programme d'investissement. La raison en est simple : son coût a explosé. Alors que le projet initial tablait sur un investissement de 4,3 milliards d'euros, les dernières estimations le chiffraient plutôt autour de sept milliards, et ajoutaient encore que les prévisions de recettes de péage étaient, elles, largement sur-estimées. De même, le reste de la ligne à grande vitesse du Sud-Ouest, qui devait relier Bordeaux à Hendaye, tout comme la ligne Perpignan-Montpellier, ne devraient pas être  à l'ordre du jour, et pourraient devoir attendre jusqu'à 2030.

Le nouveau compteur Linky.

L'écologie pas oubliée. Le gouvernement aura aussi à cœur, après les accusations de Delphine Batho la semaine dernière, de montrer que l'écologie n'est pas la variable d'ajustement du programme. Jean-Marc Ayrault  devrait ainsi faire des annonces pour montrer que la politique environnementale ne se limite pas au budget du ministère de l'Ecologie et que les ambitions écologiques du quinquennat demeurent intactes. Parmi les pistes envisagées, le gouvernement pourrait notamment accélérer le déploiement des compteurs électriques intelligents "Linky", censés permettre aux utilisateurs de réduire leur consommation.