Grève des routiers : les patrons sous pression

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Noémi Marois avec Matthieu Bock , modifié à
ÉCONOMIE - Plusieurs fédérations patronales étaient absentes des négociations jeudi matin. Les syndicats de routiers demandent à être reçus par Manuel Valls.

Les blocages sur les routes risquent de se poursuivre Les syndicats de routiers ont constaté jeudi matin l'absence (annoncée) des organisations patronales. À la sortie du ministère du Travail, ils ont demandé à être reçus par le Premier ministre, Manuel Valls. De premières perturbations ont été enregistrées tôt jeudi matin dans le Nord avec 11 kilomètres de bouchons sur l'autoroute A1 Depuis dimanche soir, les chauffeurs routiers mènent une grève pour réclamer des augmentations de salaire

"Les meilleures conditions" ne sont pas réunies. "Aucun élément nouveau ne permet aujourd'hui de reprendre la négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de ne pas assister à la réunion convoquée pour demain jeudi 22 janvier 8 heures 30", indiquent dans un communiqué commun la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), TLF et l'Unostra. Ces fédérations estiment ne pas être "en capacité de faire mieux" que les 2% maximum de hausse de salaires qu'elles sont prêtes à consentir, alors que les syndicats réclament 5%.

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Augmenter les salaires de 2 ou de 5%. En effet, les négociations butent sur l'ampleur de l'augmentation salariale: les syndicats réclament 5%, le patronat ne veut pas aller au-delà de 2%. "Nous ne sommes pas en capacité de faire mieux : nos entreprises sont frappées de plein fouet par la crise économique et souffrent d'un grave déficit de compétitivité", expliquent, dans leur communiqué, la FNTR, TLF et l'Unostra.

Les trois fédérations précisent que "lors de la dernière réunion paritaire (mardi), nous avons présenté de nouvelles propositions, améliorées par rapport à la réunion de décembre dernier. Nous avons également élargi la négociation et proposé d'ouvrir des chantiers tant sur les évolutions de la protection sociale que sur la refonte des classifications ou encore sur la formation professionnelle. Ces propositions ont toutes été rejetées".

Le gouvernement "déplore" cette politique de la chaise vide. Le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Alain Vidalies, a "déploré" mercredi soir le refus des organisations patronales du transport routier de reprendre jeudi les discussions sur les salaires, en affirmant que "les conditions de la négociation sont réunies". Et ce dernier d'ajouter que les entreprises "ont bénéficié d'importantes mesures de soutien à l'emploi" dans cette branche où "les salaires conventionnels n'ont pas été augmentés depuis deux ans et certains taux horaires sont inférieurs au Smic" .

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