Grenelle : vers une loi-cadre "verte" début 2008

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Dans son discours de clôture du Grenelle de l'environnement, Nicolas Sarkozy a estimé jeudi qu'"une révolution" venait de débuter. Les cultures OGM doivent être suspendues selon le président de la République qui préfère attendre en revanche avant de trancher sur la taxe carbone. Des groupes de suivi vont être créés pour s'assurer de la mise en place réelle des réformes proposées. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a promis une loi de programmation début 2008.

Nicolas Sarkozy a tracé des lignes, vertes, pour l'avenir. Reste maintenant à les traduire en actes. Jeudi en fin d'après-midi, le président de la République s'est engagé à "porter et à mettre en oeuvre" les propositions qui sont nées du Grenelle de l'environnement. Le président de la République est monté à la tribune, après deux journées intenses de discussions en table-ronde, pour clore les débats. Les différents participants -écologistes, syndicats, patronat, collectivités locales, Etat- attendaient de lui qu'il procède également à des arbitrages. Le chef de l'Etat a créé un cadre en affirmant que le Grenelle de l'environnement constituait "une révolution dans nos comportements, dans nos politiques, dans nos objectifs et dans nos critères". Des groupes de suivi vont désormais être chargés d'accompagner la mise en place réelle des réformes promises : gel des cultures OGM, éco-pastille, réflexion sur la taxe climat-énergie, développement du ferré... Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, a elle promis une loi de programmation au Parlement en janvier ou février.

Le discours de Nicolas Sarkozy a été globalement bien accueilli par les leaders politiques et les principaux responsables écologistes. "Franchement on est entré dans l'ère de l'écologie. On est passé à l'action. On est confiant, heureux. Ce qui est important c'est qu'on donne un signal" a ainsi estimé Nicolas Hulot, l'animateur écologiste. "Pour la première fois, nous avons un président qui n'oppose pas dans son discours économie, croissance et écologie alors même qu'il a été élu sur la croissance. Après, tout reste à faire" a insisté de son côté le porte-parole de la fédération France nature environnement.

Mais la tonalité générale est également à la prudence, les acteurs du Grenelle restant conscients qu'il s'agit désormais de transformer les discours en réformes effectives. Ainsi le Vert Noël Mamère, estime que Nicolas Sarkozy "renvoie en touche en proposant une fiscalité écologique réglée par l'Union européenne, une manière de délestage de ses responsabilités". Pour Aurélie Filipetti, PS, "en termes de communication, il ne faut pas bouder son plaisir. Néanmoins, ce qui compte, ce sont les avancées concrètes, le suivi, les réalisations". Plus critique, le réseau Sortir du Nucléaire a estimé que les annonces du président de la République sur le dossier du nucléaire étaient "aussi ridicules que provocatrices"

Du côté des responsables étrangers, Al Gore a salué le "coup d'accélérateur" donné par la France à la lutte contre le réchauffement climatique. Invité d'honneur de la cérémonie de clôture de ce sommet national, le candidat à l'élection présidentielle américaine a estimé qu'il fallait désormais "un Grenelle mondial".