Gaz, électricité : les mesures du gouvernement

Une nouvelle formule tarifaire est à l'étude
Une nouvelle formule tarifaire est à l'étude © Montage REUTERS/MAXPPP
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avec Martial You et Laurie Madille , modifié à
Au total, 5 millions de Français devraient être concernés par ces coups de pouce.

Le gouvernement, mis sous pression par l'impact de la flambée des prix de l'énergie, a annoncé mardi une série de mesures dont 5 millions de Français devraient profiter au total. Matignon va notamment mettre en oeuvre les propositions d'Eric Besson pour limiter les hausses des prix du gaz. Première mesure actée : il n'y aura pas d'augmentation au 1er juillet.

A treize mois de l'élection présidentielle, le pouvoir d'achat des Français est un sujet sensible. En un an, les tarifs du gaz ont augmenté de 20% et la dernière hausse au 1er avril de 5% avait été particulièrement mal perçue. Le ministre de l'Energie avait estimé ce week-end qu'une nouvelle hausse serait "inacceptable". Avec le mode de calcul en vigueur actuellement, la facture du gaz risquait d'augmenter de nouveau de 7,5% au 1er juillet.

Un nouveau mode de calcul des tarifs

Pour éviter cette flambée constante des prix du gaz, le gouvernement va étudier la mise en place d'une nouvelle formule tarifaire. Le Premier ministre a également demandé à Christine Lagarde et à Eric Besson de revoir le contrat de service public qui lie GDF Suez à l’Etat. Matignon souhaite "le rendre plus favorable au consommateur final lorsque les prix de marché sont durablement inférieurs au prix des contrats à long terme".

Depuis début 2010, c'est GDF Suez, détenu à 35% par l'Etat, qui propose les tarifs. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) vérifie ensuite qu'ils sont conformes à la formule de calcul. GDF Suez s'est dit prêt dans la matinée à travailler avec le gouvernement et la CRE sur le mode de fixation des prix du gaz sur le mode de fixation des prix du gaz.

Une hausse de 2,9% pour l'électricité

La hausse des tarifs de l'électricité est aussi dans le viseur du gouvernement. La hausse des prix pour les ménages sera de 2,9% au 1er juillet. Matignon assure que les tarifs resteront ensuite inchangés jusqu'au 1er juillet 2012.

Vers un chèque carburant ?

Enfin, pour faire face à l'envolée des cours du pétrole engendrée par les révoltes arabes, les compagnies pétrolières seront bien mises à contribution. Cette participation spéciale des compagnies pétrolières sera redistribuée à ceux qui utilisent beaucoup leur voiture pour aller travailler comme les artisans. Techniquement, une revalorisation de 4,6% du barème forfaitaire kilométrique pour l'imposition des revenus 2010 sera instaurée.

Une autre partie de ce fonds spécial pourrait servir à financer un chèque carburant pour les plus modestes, comme vous le révélait Europe 1. Il s'adresserait notamment aux minima-sociaux. Mais le sujet est encore en train d'être débattu à Bercy.

"Une goutte d'eau dans la mer"

La contribution des pétroliers sera discutée dès lundi lors d'une réunion avec les compagnies pétrolières, selon les informations recueillies par Europe 1. Mais du côté des pétroliers, il y a déjà quelques réticences. La "marge de manoeuvre est extrêmement réduite", a estimé le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip) Jean-Louis Schilansky.

Et du côté des stations services, ces nouvelles mesures de déduction fiscale passent très mal. "C'est une plaisanterie, il y a déjà plus de 60% de taxes sur le prix du carburant demandé aux distributeurs qui vont devoir se serrer encore la ceinture", réagit Alexandre de Benoist secrétaire général de l'UIP qui représente les stations service de la grande distribution.

Côté usagers et consommateurs, cette nouvelle déduction ne passe pas mieux. Elle est jugée très insuffisante. "Le gouvernement aurait dû faire aussi un effort en baissant les taxes sur les carburants" réagit au micro d'Europe 1 Reine-Claude Madère, présidente de CLCV, association de consommateurs. "La question du pouvoir d'achat est énorme. La flambée des prix de l'énergie, ce sont des problèmes du carburant, mais aussi l'augmenatation des loyers ou des prix alimentaires. C'est un problème global beaucoup plus important que cela (le prix du carburant nldr). Cette mesure du gouvernement est "une petite goutte d'eau dans la mer", juge la présidente de CLCV.