Gallois rejette le pessimisme sur la France

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avec AFP

L'ancien patron du groupe aéronautique européen EADS, Louis Gallois, en charge d'investissements publics pour le gouvernement français, a rejeté lundi tout pessimisme sur l'avenir de la France en vantant les réformes en cours lors d'une conférence à Berlin.

"Je ne suis pas pessimiste pour la France. Ce pays est riche. Nous avons un système éducatif de haut niveau, une énergie relativement peu coûteuse, de grandes entreprises (...), une recherche de haut niveau (...), mais si nous voulons exploiter ces atouts, nous devons travailler", a-t-il déclaré, interrogé sur sa vision de ce que serait la France dans dix ans. "Je ne suis pas pessimiste, nous allons faire les réformes parce que nous en avons besoin. Mais je ne crois pas qu'on puisse appliquer le modèle allemand à la France. Nous devons trouver notre propre voie", a-t-il dit.

Pas assez de "communication" sur les mesures prises

Concernant les déficits publics, il a jugé que la France fournissait "un gros effort". "En 2013, la France va réduire son déficit public structurel de 2 points de PIB", a-t-il affirmé devant une audience d'économistes et de patrons rassemblés au ministère allemand des Finances. Reconnaissant un manque de compétitivité de la France par rapport à l'Allemagne, il a vanté les réformes déjà adoptées par le gouvernement français, affirmant avoir un "sentiment positif" sur les mesures du "pacte de compétitivité" voté fin 2012. Il a cité notamment le crédit d'impôt pour les entreprises, la banque d'investissement, la hausse des crédits à l'exportation ou encore la promotion de l'apprentissage.

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"Je pense que la communication sur ces mesures n'est pas assez agressive. Ces mesures ne sont pas très connues en France et sont totalement inconnues hors de France", a-t-il regretté. "Je crois que la France a des atouts formidables, mais il faut s'y mettre. C'est un travail qui va prendre des années", a-t-il dit.

Il a appelé l'Allemagne à faire aussi des efforts pour la croissance en Europe, suggérant notamment l'instauration d'un salaire minimum dans certaines branches ou le lancement d'obligations européennes "project bonds" pour financer des grands projets d'investissement européens.

Louis Gallois, qui a souligné s'exprimer en son nom personnel et pas au nom du gouvernement français, s'est inquiété de la divergence des économies européennes et du fossé croissant en matière de compétitivité entre le nord et le sud de l'Europe. Cette évolution "pourrait mettre en jeu la survie de l'euro", a-t-il averti. "Notre responsabilité commune est de soutenir la convergence" des économies européennes, a-t-il souligné, en évoquant le rôle du couple franco-allemand.