Fraude à la carte bancaire : le danger n’est pas là où l’on croit

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Alexis Toulon , modifié à
ZOOM - Les paiements en ligne sont de plus en plus sûrs, mais gare aux terminaux physiques, nouvelles cibles des pirates.

La banque de France a présenté jeudi les chiffres des fraudes sur les paiements par carte bancaire, publiés par l'Observatoire de la sécurité des cartes de paiement. Verdict : si le taux reste stable (0,080% sur près de 550 milliards d’euros de transactions), en valeur, la fraude atteint pour l’année dernière 469,9 millions d’euros en France. Et si les paiements en ligne sont plus sûrs chaque année, ce sont désormais les terminaux physiques qui deviennent les cibles des fraudeurs.

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La technologie protège l’acheteur en ligne. La sécurisation des paiements en ligne a permis une baisse 21% des fraudes à la carte bancaires sur internet. Un recul des fraudes porté par la généralisation de l’authentification renforcée du porteur de la carte. En effet, les banques ont mis en place des outils, souvent l’envoi d’un sms avec un code de confirmation, pour vérifier que vous êtes bien à l’origine de la transaction. Et les consommateurs en ligne sont plus nombreux à rechercher des sites avec un paiement sécurisé, comme 3D Secure.

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Les e-commerçants ont encore des efforts à faire. Toutefois, l’observatoire pointe que le taux de e‑commerçants équipés en dispositif d’authentification renforcée reste stable à 43%. Et si le taux de fraude en ligne est en forte diminution, le rapport souligne toutefois qu’il reste vingt fois supérieur à celui des paiements de proximité.

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Attention aux terminaux physiques. Les plus craintifs refuseront toujours d’acheter en ligne par crainte des fraudeurs. Et si l’achat de proximité reste le moyen le plus sûr d’éviter la fraude, le risque de se faire pirater est pourtant en augmentation. Ainsi, 45,8 millions d’euros ont été détournés en 2013 dans le monde réel. En effet, 1.028 distributeurs automatiques de billets (contre 1.109 en 2012) et surtout 188 points de vente, le double de l’an dernier, ont été piratés cette année. Principale cible des fraudeurs : les distributeurs automatiques de carburants.  

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Une carte peut se perdre et se copier. La fraude liée à la perte et au vol de sa carte représente 34,2% des paiements frauduleux. Le principal risque reste donc l’usurpation du numéro de carte. Et pour cela, les voleurs peuvent trouver des informations dans vos poubelles (quand vous jetez certains papiers) et par fishing (hameçonnage) une technique qui permet aux fraudeurs de récupérer vos informations bancaires, des vols de données sur les sites que vous fréquentez, ou la copie des informations sur votre carte physique. Une fois l’identité bancaire usurpée, les voleurs en profitent pour effectuer des paiements en ligne, la boucle est bouclée.

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Vous avez été lésé ? Vous êtes assuré ! Rassurez-vous toutefois, si vous remarquez des débits non prévus sur votre relevé bancaire, vous pouvez demander réparation à votre banque. En effet, la loi prévoit un délai maximal de 13 mois pour signaler ce type d'incident à votre banque (art. L. 133-24 du code Monétaire et Financier). Mais bien sûr, plus vite vous lancez les démarches, plus vite vous êtes remboursé et protégé.