France Télécom s'impute un suicide

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Stéphane Richard a décidé de reconnaître le suicide d’un employé comme accident du travail.

Le suicide d’un employé marseillais de 51 ans, le 14 juillet 2009, a été reconsidéré par France Télécom comme un accident du travail. C’est la décision qu’a rendue Stéphane Richard, le directeur général de l’entreprise, mû par la volonté d’améliorer les relations et les conditions de travail au sein du leader français des télécommunications.

Ce salarié, doté d’un statu de fonctionnaire, s'était suicidé à son domicile à Marseille en expliquant dans une lettre qu'il se suicidait "à cause de (son) travail à France Télécom".

"Un devoir de mémoire"

"Stéphane Richard a décidé qu'en tant que dirigeant de ce groupe, il devait assumer un devoir d'assistance et de mémoire vis-à-vis des disparus, de leurs environnements familiaux et professionnels", a déclaré un porte-parole de France Télécom.

Les syndicats avaient notamment cité son cas pour dénoncer le management, les mobilités forcées et les restructurations dans le groupe qui emploie quelque 100.000 salariés, dont 65% de fonctionnaires.

Ses anciens collègues accueillent avec satisfaction la décision :

Stéphane Richard veut favoriser le dialogue

Stéphane Richard a pris cette décision malgré des avis défavorables de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et d'une commission interne. La reconnaissance de ce suicide en accident de service avait été rejetée le 10 juin ainsi que jeudi dernier par une "commission de réforme", une instance consultative composée de deux médecins, deux syndicalistes et deux membres de la direction.

C’est donc une preuve de bonne volonté adressé aux salariés et aux syndicats de l’entreprise, très mobilisés depuis la vague de 58 suicides en deux ans. Sa décision de classer le suicide en accident de service, ce qui doit faire bénéficier les ayants droit d'une rente, est définitive.