Economie : l'excès d'austérité "conduit dans le mur", avertit Louis Gallois

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www.boursier.com , modifié à
"L'Europe doit donner une priorité très forte à la reconquête de la croissance"

Louis Gallois, également auteur du rapport sur la compétitivité, dont s'est inspiré le gouvernement pour ses réformes, préconise de travailler autour de trois axes pour retrouver la croissance en Europe : desserrer les calendriers de retour aux équilibres budgétaires, mener une politique plus accommodante de la part de la  BCE et des efforts pour libérer de la  croissance de la part des pays en excédent, essentiellement l'Allemagne. Celle-ci devrait augmenter ses salaires ou créer un salaire minimum, estime ainsi le responsable français. Rappelons qu'il  y a quelques jours, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, conseillait à François Hollande de nommer Louis Gallois Premier ministre, un geste fort qui permettrait selon lui d'adresser un "message clair pour l'économie" et de "rassurer les entrepreneurs". Concernant les déficits, Louis Gallois a souligné que même les Pays-Bas ont récemment demandé un délai supplémentaire pour atteindre leurs objectifs, et que le FMI vient de demander la même chose à la Grande-Bretagne. L'Espagne, mais aussi la France, ne tiendront pas non plus leurs objectifs cette année en matière de déficits budgétaires. Celui de l'Hexagone devrait atteindre 3,5% à 3,8% en 2013, selon les estimations, assez loin des 3% initialement prévus. A l'instar de la Fed et de la Banque du Japon, "est-ce que la BCE ne pourrait pas (...) mettre plus de liquidité dans l'économie ?" s'est aussi interrogé Louis Gallois. La BCE maintient ses taux directeurs à 0,75%, alors que la BoJ et la Fed les ont ramenés proches de zéro depuis longtemps, et mènent des politiques hyperactives de rachats d'obligations d'Etat sur les marchés. Christine Lagarde, la patronne du FMI, a elle aussi estimé dans de récentes interviews que la BCE était "la seule banque centrale qui dispose encore d'une marge de manoeuvre" pour soutenir la croissance. Et vendredi dernier, les ministres des Finances du G20 ont souligné dans leur communiqué final qu'il n'était pas nécessaire de donner des "objectifs fixes de réduction des dettes nationales". La priorité est désormais à la stimulation de la croissance, en particulier en Europe, où les pays à "forts excédents commerciaux", c'est-à-dire l'Allemagne (mais aussi la Chine, hors Europe) doivent mener des politiques de relance de leur demande intérieure, ont estimé les ministres des Finances des 20 plus grandes économies mondiales...