Discrimination: 30% des actifs victimes

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avec AFP

Environ trois actifs sur dix déclarent avoir été victimes d'au moins une discrimination au travail et la grande majorité estime que la crise augmente le risque d'être touché, selon un baromètre réalisé par l'Ifop réalisé pour le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail (OIT) et rendu public lundi. 29% des agents de la fonction publique et 30% des salariés du privé déclarent avoir été la cible de discrimination au moins une fois. L'année précédente, ils étaient 26% dans cette situation dans le public et 28% dans le privé.

Quels sont les principaux critères de discrimination cités ? En premier lieu l'âge (en particulier dans le privé: 32%, contre 20% dans le public), le sexe (22% et 26% respectivement) et la grossesse ou la maternité (21% et 24%). Logiquement, les femmes sont plus touchées que les hommes (+11 points dans le privé et 8 points dans le public).

Les responsables désignés par les victimes sont la direction et le supérieur hiérarchique direct, suivi des collègues de travail. Près de quatre victimes sur dix rapportent n'avoir rien dit (40% dans le public, 38% dans le privé), principalement parce qu'elles pensaient que cela n'aurait rien changé. Malgré cette résignation apparente, la quasi-totalité des personnes sondées (99% dans le public, 98% dans le privé) juge important de lutter contre les discriminations.

A compétences égales, les sondés estiment par ailleurs qu'être atteint d'une maladie grave ou chronique est le premier inconvénient pour être embauché ou progresser dans la carrière (69% dans le public et 65% dans le privé), devant l'appartenance à la communauté des gens du voyage (68% et 65%) puis le fait d'être handicapé (57% et 53%) et d'être âgé de plus de 45 ans (55% et 51%). Les sondés citent aussi le fait d'être obèse (56% et 48%), transsexuel (48% et 47%), étranger (49% et 40%) ou encore syndiqué (25% et 34%).

Pour les personnes interrogées, la crise et la détérioration de la situation sur le marché de l'emploi ont une forte influence sur la fréquence des discriminations dans le travail. 81% d'entre elles jugent en effet que cela augmente le risque.

L'enquête a été menée par téléphone du 28 novembre au 12 décembre auprès d'un échantillon représentatif de 500 salariés du privé et de 500 agents de la fonction publique, selon la méthode des quotas.