Déficits : Bruxelles lance un nouvel avertissement à la France !

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Alors que les objectifs initiaux ne devraient pas être tenus...

La Commission européenne, qui a rendu mercredi ses conclusions sur l'évaluation des progrès réalisés par les Etats membres en matière d'assainissement budgétaire, a une fois encore mis en garde la France contre ses déséquilibres macroéconomiques. Une recommandation spécifique lui a été adressée pour la pousser à respecter ses engagements de réduction du déficit. "La détérioration continue de sa balance commerciale et de sa compétitivité ainsi que les niveaux élevés d'endettement du secteur public appellent les pouvoirs publics à mener une action continue", écrit Bruxelles dans son compte-rendu. Malgré les mesures prises, la Commission estime que le co�"t du travail demeure élevé, la rentabilité des entreprises reste faible et les rigidités du droit du travail ne leur permet pas d'adapter les salaires en fonction de la productivité. Quant aux dispositions prises depuis 2010 pour rééquilibrer les comptes, elles n'ont pas permis de stopper la hausse de la dette publique. L'assainissement budgétaire doit donc se poursuivre, la priorité devant être mise sur la réduction des dépenses. Objectifs de déficit non tenus La Commission a donc une nouvelle fois indiqué que la France ne remplirait pas ses objectifs. Dans la mise à jour de ses perspectives parue la semaine dernière, elle table sur un déficit à 4% du PIB fin 2014 puis 3,9% à la fin de l'année prochaine, après 4,2% en 2013. Le gouvernement s'était engagé à le ramener à 3,6% à la fin de cette année, le but étant qu'il se situe sous les 3% d'ici deux ans... La France ne négocie cependant pas un nouveau délai avec la Commission européenne. "La France a une trajectoire qu'elle a présentée à la Commission européenne et elle s'y tient", avait déclaré le ministre de l'Economie, mercredi dernier. Concernant les réformes, François Hollande a annoncé un plan de 50 milliards d'euros d'économies entre 2015 et 2017. L'Italie : déficits "excessifs" Quant aux autres Etats membres, Bruxelles a notamment salué les efforts accomplis par l'Espagne. L'organe exécutif européen note "qu'un ajustement substantiel a eu lieu au cours de l'année dernière et que, sur la base de la tendance actuelle, les déséquilibres devraient continuer à diminuer avec le temps". Si les déficits du pays ne sont plus excessifs, la Commission précise que des risques demeurent. Le bilan est beaucoup moins réjouissant pour l'Italie. Avec la Slovénie et la Croatie, elle fait partie des seuls Etats dont les déficits sont jugés "excessifs". Le pays "doit agir pour faire face à une dette publique très élevée et à une compétitivité extérieure faible, qui sont enracinées l'une et l'autre dans une croissance trop lente de la productivité et appellent une action politique urgente et décisive pour réduire les risques de retombées négatives sur l'économie italienne et sur la zone euro", écrit la Commission.