Croissance : Berlin répond à Hollande par la négative

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www.boursier.com , modifié à
"Nous ne voyons aucun besoin d'apporter le moindre changement à notre politique économique", a déclaré une porte-parole du gouvernement.

Berlin a répondu par la négative mercredi aux demandes de François Hollande, qui appelait la première puissance de la zone euro à soutenir la croissance. "L'Allemagne est déjà le plus important moteur de la croissance de la zone euro et pour répondre à ces déclarations très générales de Paris, nous ne voyons aucun besoin d'apporter le moindre changement à notre politique économique", a déclaré Christiane Wirtz, la porte-parole du gouvernement. Dans un entretien accordé au 'Monde' lundi, François Hollande avait réclamé à l'Allemagne "un soutien plus ferme à la croissance" car "ses excédents commerciaux lui permettent d'investir davantage". Plus généralement, il souhaitait que Berlin soit "plus présente sur la scène internationale, et se disait "favorable à un partage de la responsabilité, sur le plan politique, militaire et budgétaire". "Des efforts" Alors que la France est régulièrement critiquée par Berlin pour ses difficultés à atteindre les objectifs de réduction des déficits fixés par Bruxelles, François Hollande assurait aussi que Paris ne sollicite "aucune indulgence" dans ce dossier. "Ce que la BCE doit comprendre, et aussi ce que nos amis allemands doivent entendre, c'est qu'il y a des pays en déficit, la France en est un, ces pays-là doivent faire des efforts pour redresser leurs comptes, pour améliorer leur compétitivité, c'est ce que nous faisons en France", avait expliqué le chef de l'Etat dans un discours prononcé à Liège, le même jour que l'entretien accordé au 'Monde'. Depuis plusieurs semaines, Paris prépare ses partenaires européens à de mauvaises nouvelles sur l'économie et les déficits, qui devraient être supérieurs à 3% du PIB en 2015 si l'activité reste atone. Alors que les indicateurs sont au rouge, le Premier ministre a reconnu que "la rentrée se fera dans une conjoncture difficile". "Il ne faut rien cacher, le ministre des Finances (Michel Sapin, ndlr) fera le point à la mi-ao�"t sur la situation économique", a précisé Manuel Valls, à l'issue d'un séminaire qui s'est tenu à l'Elysée. Brandissant le spectre de la déflation, le couple exécutif tente de convaincre l'Allemagne de l'aider à surmonter cette passe difficile, alors que la France a déjà obtenu un délai de deux ans, de 2013 à 2015, pour ramener ses déficits sous les 3%.