Budget : Bruxelles accorde un délai à la France

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Noémi Marois avec Reuters , modifié à
ÉCONOMIE - Comme prévu, la Commission européenne offre un petit délai à la France et ne rendra son avis sur le budget qu'en mars 2015.

Une répit de quelques mois. Voilà pour la France. Après beaucoup de tergiversations, la Commission européenne ne rendra finalement son avis sur le budget français qu'en mars 2015. L'Hexagone n'est pas le seul mauvais élève de l'Europe. L'Italie, l'Autriche, la Belgique, l'Espagne, Malte et le Portugal n'ont pas non plus convaincu de la solidité suffisante de leurs budgets respectifs. Bruxelles réclame donc des données supplémentaires avant de prononcer un jugement définitif... mais tout en maintenant la pression. La Commission n'"hésitera pas à prendre ses responsabilités" début mars et à sanctionner les pays en procédure de déficit excessif, comme la France, a d'ores et déjà indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.

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La France, particulièrement surveillée. Deuxième économie de la zone euro, la France est particulièrement surveillée. La raison ? Elle a annoncé qu'elle ne ramènerait pas son déficit public sous le seuil des 3% de son produit intérieur brut (PIB) en 2015, ce que lui impose pourtant la réglementation européenne en matière de dépenses publiques. Elle a pourtant déjà bénéficié d'un délai de deux ans pour parvenir à respecter cette règle des 3%.

"Des progrès" français "limités". Les institutions européennes ne sont pas tendres avec la France. "La Commission est de l'avis que la France a accompli des progrès limités en ce qui concerne la partie structurelle des recommandations budgétaires formulées par le Conseil (des ministres des Finances de l'UE)", écrit la Commission dans un communiqué. Bruxelles "invite donc les autorités à accélérer leur mise en oeuvre". "Globalement, les informations disponibles indiquent jusqu'à présent que la France n'a pas entrepris à l'heure actuelle d'action efficace pour 2014", a ajouté la Commission européenne. 

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Que doit faire la France maintenant ? Le gouvernement français a repoussé à 2017 l'objectif de réduire le déficit public à moins de 3% du PIB. C'est intenable selon les calculs de la Commission européenne.  Si finalement elle donne quelques mois de plus à l'Hexagone, c'est qu'elle exige le détail de quatre milliards d'économies supplémentaires annoncés par Michel Sapin, ministre des Finances, en octobre dernier. Et elle souhaiterait même quatre milliards d'euros d'économies supplémentaires pour atteindre les 3% en 2017.

Lors d'une conférence de presse donnée lors d'un déplacement à Copenhague, Manuel Valls, le Premier ministre, s'est montré confiant. Il a estimé que la France pouvait convaincre la Commission européenne de pas envisager de sanctions.

Et quid de ceux qui ont réussi leur passage ? Les projets de budget de l'Estonie, de la Lettonie, de la Slovénie et de la Finlande respectent globalement les règles européennes tandis que ceux de l'Allemagne, de l'Irlande, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Slovaquie sont pleinement conformes, précise la Commission européenne.

La Grèce et Chypre sont exclues de cet examen car ces deux pays bénéficient d'une aide financière.