Bruxelles demande à la SNCM de rembourser 220 ME d'aides "illégales"

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www.boursier.com , modifié à
La société traverse actuellement une passe difficile...

Les aides d'Etat accordées à la Société nationale Corse-Méditerranée sont dans le viseur de la Commission européenne qui estime que certaines d'entre-elles sont illégales. Elle demande donc à la SNCM, déjà en grande difficulté financière, de restituer 220 millions d'euros aux contribuables pour la période 2007-2013. La compagnie est détenue à 25% par l'Etat et 66% par Veolia Transdev. "Avantage injustifié" En outre, la Commission estime que les aides reçues par la SNCM et la Compagnie Maritime de Navigation (CMN) étaient valables, pour la desserte maritime dite "de base" entre la Corse et Marseille, afin d'assurer la continuité territoriale, mais que les subventions versées au titre d'un service dit "complémentaire" sont illégales. Celles-ci, destinées à couvrir les périodes de pointe pendant la saison touristique ne viennent compenser aucun besoin réel de service public et "ont procuré un avantage injustifié à la SNCM", estime la Commission. Bercy se réserve le droit de contester la décision Dans un communiqué, le ministère de l'Economie prend acte de la décision mais ne partage pas l'avis de la Commission. "Ce service complémentaire, destiné à renforcer pendant les périodes de pointe le service permanent assuré sur les lignes desservant la Corse  pendant toute l'année, répond à un besoin réel de service public", souligne-t-il. A ce titre, Bercy "se réserve toutes les voies de droit  pour contester la décision de la Commission européenne". Il faut dire que la SNCM traverse une passe difficile : début mars, le président socialiste de la communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli, a demandé l'aide du gouvernement.  La compagnie est en passe de perdre le renouvellement de la délégation de service public sur les dessertes entre la Corse et le continent. Pas moins de 1.600 employés seraient alors menacés.