Arnaud Montebourg relance la polémique sur les gaz de schiste

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www.boursier.com , modifié à
En proposant la création d'une compagnie publique de prospection, le ministre s'attire une foule de critiques...

Les idées d'Arnaud Montebourg en matière d'écologie sont loin de faire l'unanimité... Alors que la France a interdit en juillet 2011 la technique de la fracturation hydraulique, utilisée notamment aux Etats-Unis, pour l'exploitation du gaz de schiste, le ministre du Redressement productif semble ne pas vouloir abandonner cette piste. Il a avancé mardi l'"idée personnelle" d'une compagnie publique de prospection, avec l'espoir "qu'on arrivera, avec la technique, dans très peu de temps, au gaz de schiste écologique". Bilan carbone "très négatif" Malgré les précautions prises par le ministre, qui a au passage jugé urgent de "régler le problème de la pollution du sous-sol, qui est un pur scandale aux Etats-Unis", la polémique est lancée, avec des critiques y compris au sein du gouvernement. Le nouveau ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Philippe Martin, a ainsi répliqué mercredi que la question d'une exploitation"écologique" des gaz de schiste ne se posait pas aujourd'hui en France, en raison du bilan carbone "très négatif" de ces forages. La secrétaire nationale du Parti socialiste chargée de l'environnement, Laurence Rossignol, est allée dans le même sens sur RMC Info ce jeudi, en soulignant qu'Arnaud Montebourg n'était "n'est ni ministre de l'Ecologie ni de l'Energie". "J'ai connu Arnaud Montebourg mieux inspiré. Il n'y a pas de façon propre d'exploiter les gaz de schiste par une entreprise publique plus que par une société privée", a-t-elle dit. "Il va falloir apprendre à renoncer." "Je pense qu'il ne sera pas traité comme moi" Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes, et le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ont pour leur part appelé le ministre du Redressement productif à la "cohérence" gouvernementale sans toutefois condamner ses propos. "Quand le ministre de l'Industrie dit qu'il y a un fort potentiel pour la France, il dit vrai. Pour autant, quand il veut créer une entreprise publique sur cette question, il va trop vite", a estimé sur Europe 1 Bruno Le Roux. Remerciée la semaine dernière par Matignon, Delphine Batho, qui avait dénoncé le lobby en faveur du gaz de schiste, n'a pas non plus épargné Arnaud Montebourg. "Je pense qu'il ne sera pas traité comme moi, c'est gros comme le nez au milieu de la figure", a-t-elle déclaré sur France Inter. "On ne peut pas être pour la démondialisation et vouloir importer en France le pire du modèle américain". Elle a évoqué une ambiguïté du chef du gouvernement dans ce dossier, alors que les conclusions du débat national sur la transition énergétique sont attendues le 18 juillet.