Arnaud Montebourg menace à nouveau ArcelorMittal d'une nationalisation temporaire

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www.boursier.com , modifié à
La question "n'est pas taboue, elle est très pratiquée dans le monde", répète le ministre du Redressement productif...

"Mittal est sur la sellette", commentait hier Arnaud Montebourg sur son compte Twitter, au terme d'une réunion à Bruxelles sur la crise de l'acier. Un rendez-vous au cours duquel le vice-président à l'Industrie de la Commission a demandé au géant de l'acier de "suspendre" temporairement ses fermetures d'usines en Europe, en attendant que l'Europe présente un plan d'aide pour le secteur.  Antonio Tajani a aussitôt essuyé un refus. "Il est impossible pour ArcelorMittal de retarder le déroulement de la phase d'information-consultation relative aux plans de restructuration", a déclaré dans un communiqué le numéro un mondial de l'acier. Le ministre du Redressement productif, lui, se félicite de cette tentative, dans une interview accordée au 'Monde' et au journal belge 'Le Soir'. "Je pensais qu'il serait plus modéré", déclare-t-il après la prise de position du commissaire. "Il y avait peu de chances que la direction générale d'ArcelorMittal s'incline spontanément. Mais M. Tajani n'a pas du tout fait marche arrière", ajoute-t-il. "La nationalisation n'est pas taboue" Le ministre rebondit donc, en lançant une nouvelle charge contre le groupe : "La nationalisation n'est pas taboue, elle est très pratiquée dans le monde. Mais c'est un choix stratégique que la France a écarté même si - je le dis avec l'autorisation du Président de la République - la nationalisation temporaire reste sur la table, si ArcelorMittal ne tient pas ses engagements". En novembre 2012, cette question de la nationalisation avait pourtant causé des remous au sein du gouvernement : Arnaud Montebourg, qui plaidait pour cette solution sur le site de Florange, a failli démissionner après avoir été désavoué par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. "Mittal a toujours utilisé les gouvernements et les syndicats les uns contre les autres. Là, il a en face de lui un front uni de la Commission européenne, des syndicats et des Etats membres. C'est une donnée nouvelle dont il va devoir tenir compte. C'est la première fois !". Il s'agit donc à ses yeux d'un "événement important. Si on laisse faire Mittal à Liège, il continuera ailleurs. On n'a pas arrêté Mittal à Florange, peut -être qu'on réussira à Liège !", espère Arnaud Montebourg.