Affaire Tapie : Moscovici contre-attaque

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Mis en cause par Bernard Tapie après une saisie opérée sur ses biens, le Ministre brandit l'intérêt public...

Pierre Moscovici a contre-attaqué hier soir, après sa mise en cause par Bernard Tapie, consécutivement à la saisie de certains biens de l'homme d'affaires dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage controversé de son litige avec le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas. Le Ministre de l'Economie et des Finances "s'en tient au strict respect du travail de la justice" et rappelle que seuls les magistrats sont à même de décider s'il convient de prendre des mesures conservatoires. Les juges du pôle financier Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, chargés de faire la lumière sur les conditions de cet arbitrage qui a octroyé 403 millions d'euros en 2008 à l'homme d'affaires, ont délivré une série de saisies pénales le 28 juin. Parmi les biens saisis, selon les informations du 'Monde' paru hier : deux assurances-vie, souscrites par les Tapie en novembre 2008, la villa "La Mandala" à Saint-Tropez ainsi que les parts sociales détenues par Bernard Tapie dans son hôtel particulier de la rue des Saints-Pères, à Paris. Les juges ont également demandé l'avis du parquet de Paris pour saisir les parts de l'homme d'affaires sur la SA Groupe Hersant Media, les journaux La Provence et Nice-Matin, rachetés par Bernard Tapie. C'est l'agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC) qui va être chargée de procéder à ces actes de saisie. Bernard Tapie a été mis en examen fin juin pour escroquerie en bande organisée. Avec lui, trois autres personnes ont été mises en examen : l'ex-juge arbitre Pierre Estoup, Stéphane Richard, le PDG d'Orange, et Jean-François Rocchi, l'ancien président du Consortium de réalisation (CDR), instance chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais. Un devoir pour l'Etat Pierre Moscovici a rappelé hier soir que le rôle de son ministère est de défendre "en toutes circonstances", les contribuables "dans tout litige pouvant avoir une incidence sur les finances publiques". C'est pour cette raison que l'Etat s'est constitué partie civile, et qu'il a usé de son droit "de suggérer aux magistrats des mesures conservatoires pour garantir la réparation d'éventuels préjudices". "C'était non seulement le droit mais également le devoir de l'Etat de faire, par voie d'avocat, usage de cette faculté, pour défendre l'intérêt des contribuables. Toute autre décision aurait été contraire à la défense du bien public", a martelé le Ministre dans son communiqué diffusé hier soir.