"40 Millions d'automobilistes" demande à Ségolène Royal de refuser la hausse des péages

Les prix des péages devraient augmenter en 2017.
Les prix des péages devraient augmenter en 2017. © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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avec Reuters , modifié à
Les tarifs des autoroutes doivent augmenter de 0,76% en moyenne à compter du 1er février 2017. 

L'Association "40 Millions d'automobilistes" a appelé lundi la ministre de l'Environnement à refuser la hausse d'environ 0,8% des péages d'autoroutes qui se profile l'an prochain. La grille tarifaire des péages qui sera présentée vendredi au comité des usages d'autoroutes prévoit une augmentation moyenne de 0,76% au 1er février 2017. Cette augmentation, qui suit un calcul intégrant le niveau de l'inflation, les travaux non inclus dans les contrats de concessions et actuellement le rattrapage de la hausse de la redevance domaniale, serait la plus importante sur le réseau d'ASF, filiale de Vinci, qui couvre le sud-ouest de la France (+1,197%). 

Des prix discutés en commission. "Les évolutions du prix des péages doivent être discutées en commission avant d'être soumises à la ministre des Transport Ségolène Royal", écrit dans un communiqué Pierre Chasseray, délégué général de "40 millions d'automobilistes" qui siège au comité des usagers. "L'association s'interroge donc sur l'origine de cette annonce et demande à l'Etat de ne pas valider cette nouvelle augmentation", poursuit-il. Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du ministère de l'Environnement. Si la hausse de 0,76% marque un ralentissement par rapport aux +1% de 2016, l'augmentation des péages d'autoroutes fait chaque année des vagues dans l'opinion, surtout en période d'inflation très faible comme à l'heure actuelle. Le régime des autoroutes, montré du doigt comme trop généreux pour les concessionnaires, a d'ailleurs été au cœur d'une grave crise avec l'Etat en 2014 et une partie de l'année suivante.

De nouvelles augmentations à venir. Ségolène Royal avait ordonné un gel des tarifs en février 2015 pour mettre la pression sur les sociétés d'autoroutes lors des négociations sur une évolution de leurs contrats. Ce gel sera rattrapé à partir de 2019 mais lissé jusqu'en 2023 pour en réduire l'impact pour les automobilistes. Tous ces reports - redevance domaniale, gel mais aussi grands travaux - signifient que même avec une inflation faible ou des investissements annuels réduits, les péages continueront d'augmenter mécaniquement après 2017. L'année 2018 cumulera ainsi fin du rattrapage de l'augmentation de la redevance domaniale (+0,3% en 2017), et début du financement du deuxième plan de relance autoroutier (+0,3% à +0,4% jusqu'en 2020). A partir de 2019, la répercussion de la redevance domaniale disparaît théoriquement, mais celle du gel de 2015 prend la relève.