Vol du "Rat" de Banksy : le suspect a-t-il agi pour le compte de l'artiste ?

Il était apparu sur l'envers du panneau d'entrée du parking souterrain du Centre Pompidou à Paris en juin 2018. Plus d'un an plus tard, le 3 septembre 2019, le Centre Pompidou annonçait "le vol" de ce pochoir dont la paternité avait été revendiquée par Banksy, cet artiste de street-art à la renommée mondiale, sur le réseau social Instagram. L'oeuvre, représentant un rat masqué qui brandit ce qui s'apparente à un cutter ou un crayon, refait parler d'elle ce jeudi dans Le Parisien. Selon le quotidien, le principal suspect du vol a été mis en examen début février et doit être entendu vendredi par un juge. Mais c'est surtout les déclarations du suspect au cours de sa garde à vue qui étonnent. Le trentenaire aurait en effet affirmé avoir été missionné par Banksy lui-même, rapporte Le Parisien.

Une hypothèse privilégiée par la justice

Le journal fait savoir que cette hypothèse est même privilégiée par la justice pour le moment. Toujours selon ce média, le suspect, qui est désormais libre et sous contrôle judiciaire, a expliqué aux enquêteurs que Banksy lui aurait demandé d'agir ainsi après le vol d'une autre de ses œuvres au Bataclan. En janvier de l'année dernière, la salle de concerts avait en effet dénoncé le vol de l'oeuvre que l'artiste avait réalisée sur l'une de ses issues de secours en hommage aux victimes des attentats de novembre 2015.

Banksy n'a jamais porté plainte

Les œuvres du mystérieux artiste britannique, dont la véritable identité n'est pas connue, sont régulièrement dérobées. Et comme pour d'autres affaires, celle du "Rat" soulève de nombreuses questions juridiques, ne serait-ce parce que Banksy, qui se présente comme un défenseur des libertés, n'a jamais porté plainte pour le vol de son oeuvre et qu'il n'en revendique pas clairement la propriété. Le Centre Pompidou avait en revanche porté plainte pour "vol et dégradation". L'artiste a été joint par Le Parisien, sans succès.