Vinyl, The Get Down, The Breaks : quand l’histoire de la musique inspire les séries

The Breaks, diffusée sur VH1 depuis lundi, nous immerge dans l’univers du gangsta rap des années 90’.
The Breaks, diffusée sur VH1 depuis lundi, nous immerge dans l’univers du gangsta rap des années 90’. © Capture d'écran Youtube
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Juliette Branciard , modifié à
Après les séries Vinyl et The Get Down, sur l’émergence du rock et du hip-hop dans les années 70’, c’est au tour de The Breaks, diffusée sur VH1 depuis lundi, de nous immerger dans l’univers du gangsta rap des années 90’.

Tendance dans la tendance. Il y a d’abord eu Vinyl, série sur l’industrie du rock dans les années 70’, produite par HBO en février 2016. Puis The Get Down, une épopée new-yorkaise sur l’avènement du hip-pop, diffusée cet été sur Netflix. Depuis lundi, c’est une nouvelle série musicale sur le gangsta rap des années 90’ qui fait son entrée sur VH1, confirmant la tendance émergente : l’évolution historique de la musique est LE nouvel ingrédient scénaristique des séries musicales. Depuis l’énorme succès de Glee dans les années 2010, les séries autour de la musique se sont multipliées. Du très élitiste Treme sur le blues and jazz, au très populaire Empire sur la production RnB, en passant par Nashville et Smach, les grandes chaînes de production audiovisuelle ne cessent d’explorer les ressorts de la musique comme clé de la narration.

Audiences timides. Pour l’instant, si le succès de The Breaks est prometteur après les très bonnes audiences du téléfilm éponyme dont la sérié est née (2,6 millions de spectateurs), celui de The Get Down est plus mitigé. Seulement 3,2 millions d’Américains auraient regardé la série durant son premier mois en ligne, contre 13,3 millions pour Stranger Things. Vinyl n’a pas davantage convaincu. Avec une audience d’à peine 700.000 spectateurs, HBO a décidé de ne pas poursuivre la série. La proposition était pourtant alléchante : sexe, drogue et rock and roll, avec Martin Scorsese et Mike Jagger aux manettes. Mais pour Jean-Vic Chapus, rédacteur en chef de So film, difficile de faire un gros carton quand on cible un public aussi spécifique. "Des séries comme Vinyl ou The Get Down s’adressent à un public de trentenaires, citadins, cultivés, qui aiment s’interroger sur l’Histoire et la fabrication de la pop culture. C’est un pari risqué en terme d’audience".

Fruit des algorithmes ? Situé également à la fin des années 70, The Get Down raconte les premières heures du hip-hop et du graff dans les décombres du South Bronx. Une proposition sympathique elle aussi, loin d’être uniquement le fruit des ingénieux algorithmes de Netflix, comme son PDG Reed Hastings voudrait le faire croire. "C’est connu, les boîtes de production de séries s’observent et se répondent, explique Jean-Vic Chapus. En particulier, HBO et Netflix. Selon la rumeur, HBO n’a pas beaucoup apprécié l’offensive de Netflix à l’époque de House of Cards, et préparerait sa vengeance avec une grande série politique dans ses cartons".

Comment sont nés les grands courants d’influence musicale ? Dans quelle époque politique et sociale ? Quelles destinées géniales en sont à l’origine ? La piste est intéressante. Reste à savoir combien de temps elle sera exploitée par l’industrie des séries. Avec l’émergence d’un nouveau genre musical tous les 10 ans ou presque depuis cinquante ans, le stock de mythologies à glorifier risque de vite s’épuiser.