VIDEO - Siffredi mis à nu dans "Rocco"

Rocco Siffredi pour la promotion du film "Rocco" à la Mostra de Venise
Rocco Siffredi pour la promotion du film "Rocco" à la Mostra de Venise © TIZIANA FABI / AFP
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Thomas Coispel
ROCCO - L'acteur porno Rocco Siffredi fait l'objet d'un documentaire intimiste. La bande-annonce laisse entrevoir un personnage torturé comme le Cinéma les aime.

Une photographie soignée, une voix-off entêtante et des enjeux dramatiques proches d'un film de fiction... Rocco - en salles le 30 novembre - dévoile par sa bande-annonce classieuse une ambition cinématographique très élevée.

Rocco, c'est évidemment la personnalité sulfureuse de Rocco Siffredi, acteur pornographique célèbre pour ses mensurations... intimes. Les documentaristes mettent surtout en avant, dans cette bande-annonce, la tension entre la réputation (presque la "marque" Rocco) et les fragilités de l'homme ordinaire. Rocco est père de famille, mari aimant et tente d'être professionnel. Il a pourtant une réputation de brute, comme si son agressivité était proportionnelle à son membre.

Cinéphilie et pornographie. La trajectoire de Rocco en tant que personnage dans le documentaire de Thierry Demaizière et Alban Teurlai évoque deux "classiques" du cinéma de fiction : Boogie Nights de Paul Thomas Anderson et Shame de Steve McQueen. Le premier met en scène Mark Wahlberg dans le rôle du très jeune Eddie Adams, lui aussi célèbre pour la taille de son appendice reproducteur, tandis que le second est porté par la performance de Michael Fassbender (qu'on voit entièrement nu), qui campe un accroc au sexe. La lumière et la composition de certains plans de la bande-annonce de Rocco ne sont d'ailleurs pas sans rappeler ceux de Shame.

Le porno, un cinéma comme les autres ? Régulièrement, des œuvres transgressives tentent de réaliser la "prophétie" comme quoi le porno est appelé à se diluer dans le cinéma "normal". On peut citer, pour illustrer cette tendance, Les mouvements du bassin de HPG (ancien acteur du milieu), Love de Gaspard Noé avec ses scènes explicites sublimées ou même Lars Von Trier avec des plans pornographiques insérés dans son diptyque NymphomaniacLa publication d'un trailer non censuré de Rocco peut s'analyser également sous cet angle, par-delà la volonté évidente de "faire le buzz".